Tuesday, December 31, 2019
Giavera, rythmes et danses du monde.
Un groupe d’honorables Italiens de certain âge, avait visité les villes de Zarzis et Tataouine, dans le cadre de leurs activités sociales et humanitaires. Il venait parait-il, de la région de Venise, après une visite au Maroc, où la question de la migration massive des Africains vers l’Espagne, était aussi importante. Encadré par deux Tunisiens traducteurs, facilitateurs et membres de cette association mondiale, la première visite avait été effectué au « musée » mémoire de la mer et de l’homme Zarzis, où tout le monde était touché par l’ampleur de l’action écologique et humaine. Bien sûr, la narration de toutes les péripéties depuis 1993, des faits, des trouvailles, des événements, des constats, des réactions, des déductions, des écrits, des poèmes, des photos, des configurations, des actions aux écoles, des visites, des collectes, des recyclages, des initiatives, des ninjas de la mer, des films documentaires, des corps humains, des protestations et dénonciations, des sensibilisations…par Lihidheb Mohsen, « Boughmiga le néanderthalien », était émouvante et véridique. Spécialement, la lecture d’un poème, avec force et détermination, avait touché le groupe au fond de ses convictions. Toutefois, Boughmiga, avait été surpris par l’association qui lui avait offert un certificat en son honneur, un geste de reconnaissance, qui l’avait profondément ému.
La deuxième visite avait été effectué directement au cimetière des inconnus, désormais célèbre dans le monde, où Chemseddine Marzouk, avait explicité l’historique de cet endroit respectable, le nombre approximatif des migrants morts dans la mer et enterrés dedans, les rôles des vaillants agents municipaux, la protection civile, les autorités, la croissant rouge, les procureurs de la république et la médecine légale. Boughmiga était satisfait quand il souligna le rôle majeur des agents de la mairie, afin d’atténuer les susceptibilités exagérées. D’ailleurs, la petite foule de volontaires à la cause humaine, paraissait comme un autre enterrement global de ces inconnus, dans la dignité et le respect.
Passant au local de l’association des pêcheurs de Zarzis, Si Chemseddine Bourassine, Slah Mcharek et bien d’autres, avaient parler de leurs activités et surtout le sauvetage en mer que toutes les embarcations du port effectuaient automatiquement et sur une longue période. Des difficultés avec les gardes côtes Libyennes, avec les autorités Italiennes, avec les embarcations de sabotage de l’extrême droite et avec le climat géopolitique de plus en plus ambigus, avaient été soulevés par ces militants de la mer. Ils avaient aussi parlé du rôle de cette association de trois milles adhérents, dans le domaine de la formation, l’intégration, la sécurité alimentaire et la règlementation du secteur de la pêche en général. N’ayant pas eu l’occasion de prendre la parole, Boughmiga profite de cette occasion pour féliciter les marins de Zarzis, comme il l’a toujours fait dans ses écrits et poésie, pour leur action humanitaire spontanée, ainsi que le fait que cette corporation a pu joindre cet élan à la réforme constructive du domaine avec le partenariat avec d’autres entités nationales et étrangères. Un bon repas froid, avait été offert à tout le monde. Du pain traditionnel, du tajine, des salades diverses, de l’huile d’olive vierge, des olives, du lait caillé, des pommes, des oranges, des bananes, des figues sèches…. Ensuite des certificats avaient été aussi donné aux deux Chemseddine, qui méritent tous les honneurs autant que les autres marins de Zarzis.
Dans l’après-midi, malgré les intempéries, une longue marche à pieds, avait été faite tout le long de la plage interminable de Hachana nord de Hassi Jerbi. Il y avait des nuages, mais dans la tradition locale, ce sont les meilleurs moments de l’année parce qu’il pleut et la région à toujours un besoin urgent et vital d’eau à boire, pour le cheptel, pour les oliviers et pour les pâturages. Il a été signalé à l’association, à travers l’un des blogs de Boughmiga, que lors du pèlerinage annuel, qu’effectuait les Rbayaa venant du désert de l’Algérie, de la Lybie et du sud Tunisien, que dans leurs chants, leurs danses mystiques, leur adoration directe du créateur, leur élan spirituel…, il n’était question que d’une seule chose, la pluie dans les vallons du désert pour leurs chameaux et la survie de tout le monde.
Dans la soirée, il avait été question de l’espace culturel El Ghoula de Ziane, mais à cause de la distance et l’éloignement, un espace avait été réquisitionné pour le diner discussions. Tout le monde était présent et chaque table était animé par l’un des activistes cités de la région. Atour d’un plat de poisson succulent, fameux dans le monde entier, moi, Boughmiga le néanderthalien, avait eu de bonnes discussions avec de charmantes Dames et respectables Messieurs, pleins de savoir et d’humanité. Il était question de la situation sociale et culturelle et de certaines de mes expériences militantes, lors des visites des hôpitaux, l’assistance des handicapés et le soutien de plusieurs malades par la psychothérapie de terrain. Dans l’échange d’idées, il m’a été donné de constater les initiatives de certaines militantes présentes par leurs visites dans les prisons, pour la réadaptation, l’accompagnement et l’intégration des libérés. Une autre Dame, avait parlé de l’établissement d’un pont d’amitié avec les Touaregs au Niger, avec lesquels elle avait créé cinq écoles et quinze puits pour la population pauvre de ce pays. Elle avait aussi aidé une minorité de ce peuple à s’installer en Italie et garder son identité et ses valeurs traditionnelles. Il était aussi question d’écologie et comment la population tarde à prendre conscience des problèmes à cause de la lenteur de la conscience sociale et la réalisation des dangers. Il faut dire que le consumérisme était venu brusquement au point que la réaction adéquate se fait encore attendre dans tous les domaines.
Le lendemain à dix heures, sous une pluie abondante, on avait rendez-vous avec Si Mongi Slim, gérant régional de la croissant rouge, et ce dans les locaux du foyer pour les migrants. D’après son directeur Si Trabelsi, il y aurait quatre-vingt personnes d’une quinzaine de pays et jouissent de tous les droits y compris des bons d’achats hebdomadaires. Il nous avait montré les chambres, la salle de soins, le personnel, sans oublier de nous présenter à plusieurs résidents Africains. Il parait qu’il y a encore deux foyers similaires, mais sans la responsabilité directe de la croissant rouge Tunisienne.
Ainsi pris fin cette visite grandiose de Zarzis et le groupe s’achemina vers Tataouine, laissant de très bonnes impressions et beaucoup d’espoir dans les domaines écologiques et humanitaires. Boughmiga le néanderthalien, Chemseddine Marzouk, Chemseddine Bourassine, Slah Mcharek, Mongi Slim, les agents de la mairie de Zarzis, les agents de la protection civile, les autorités judicaires, les migrants en mouvement vers le nord, la mémoire des naufragés inconnus, l’espoir des hommes dans l’humanité des hommes…, dans un tourbillon de rythmes et de danses spirituelles, répondent à l’élan convivial et hospitalier de la région et resteront toujours sensibles à toutes les initiatives pour la paix et pour un monde meilleur, sans violence, ni animosité.
Lihidheb Mohsen 30.12.19
Mémoire de la mer et de l’homme Zarzis
Wednesday, December 25, 2019
Vive Zarzis, vive l'Afrique.
Aujourd’hui 25 décembre 2019, des festivités ont eu lieu chez un groupement d’arrivants Africains de touts pays habitant à Souihel. Il y avait des enfants, des femmes et quelques hommes, encadrés par d’anciennes résidentes européennes. Plusieurs cadeaux avaient été rassemblé pour les gosses et de la cuisine légère avait été préparée par les jeunes femmes, charmantes et bien habillés. Toute le monde était en fête, des ballons multicolores, des chapeaux en cônes, des chants africains et une ambiance agréable. Bien sur l’événement était grandiose et chacun y trouva sa vocation ou sa raison d’y assister, les enfants, les Africains et les Européennes pour la continuité des festivités du père Noel, pour l’éducateur de l’école des handicapés de Zarzis, Chams Eddine Marzouk, Lihidheb Mohsen, Slah Mzalouat, en tant qu’activistes humanitaires, pendant que le responsable de la croissant rouge locale, Si Mongi Slim, manifestait à l’occasion la volonté de l’organisation à concrétiser l’hospitalité et la solidarité humaine. Il ne pouvait y avoir de mieux, pour la spontanéité du mouvement sociétal et la signification des chants scandés par tout le monde, Vive Zarzis, vive l’Afrique.
Lihidheb Mohsen 25.12.19
Mémoire de la mer et de l’homme
Thursday, December 12, 2019
Djerba Zarzis, prix Nobel de la paix
Depuis quelques temps, plusieurs personnalités importantes parlent du prix Nobel pour certaines personnes de Zarzis et de la Tunisie. Malgré le fait que le comportement des individus et des groupes, ne sont pas facilement appréciables et évaluables, il y a bien un élan durable de paix et d’humanité, confirmés dans le comportement collectif. Sur ce, de son coté Boughmiga le néandertalien, en tant qu’activiste écologique et humanitaire, envisagea cette éventualité ainsi que celle de la candidature inachevée aux élections, juste pour la sensibilisation de l’opinion publique locale et mondiale, aux problèmes de l’heure. En effet, la région du sud, était toujours un havre de paix, un foyer d’hospitalité et un exemple de convivialité et de respect de la différence. Il suffirait de lire dans l’histoire contemporaine pour voir les ruées de réfugiés partant de la Libye en 1911, les années trente et 2011, accueillis comme il se doit, dans un climat d’acceptation et de vivre ensemble.
Pour Djerba, on ne peut oublier la diversité ethnique et culturelle, entre Arabes, Amazighes, Juifs, Ibadites, Chrétiens, Grecs, Maltais…et une affluence touristique de partout le monde. Une quiétude sociale, qui fit de l’Île, inéluctablement, un grand musée ouvert mettant en relief toutes les périodes de l’évolution humaine. Il faut aussi admettre, que Djerba, cultiva, avec les oliviers, les dattiers, les pommiers, les techniques de poterie, l’adresse au tissage et l’exploitation de la mer…une sagesse acquise et confirmée.
Partant du fait, que c’est toujours l’homme qui est souvent actif, dirigeant et influent sur son environnement ou au moins la lecture de la tendance, on ne peut oublier les actes de bravoure et d’humanité que firent les pêcheurs de Zarzis envers les migrants en difficultés en mer. Des gestes naturels de secours sur toute la période et par toutes leurs embarcations.
De son coté, Chams Eddine Marzouk, qui travaillait quelques fois en tant que pêcheur, chauffeur de Taxi, volontaire à la croissant rouge Tunisienne, avait aussi vécu toute la période du camp des réfugiés la Choucha. Une amitié avec les déplacés, qui l’avait touché profondément surtout quand il travaillait et dormait dans le camp, au point de partager les valeurs culturelles avec les Africains, dans leurs fêtes, manifestations, traditions et valeurs. Cet apport qualitatif, influa sa personnalité et resta toujours enclin à aider et accompagner la migration clandestine. D’ailleurs sa participation à l’enterrement des victimes des traversées de la mer, avec les braves agents de la municipalité, la protection civile et la couverture active de la croissant rouge, était très sincère et humaine.
Quant à Lihidheb Mohsen ou Boughmiga le néanderthalien, en tant qu’activiste écologique et humanitaire, artiste, poète, écrivain, intellectuel organique, écologue, écrivain, polyglotte, président de l’association des amis du livre, blogueur…, avait aussi accompagné le problème de la migration clandestine depuis 1995, quand il commença à trouver les objets et les corps des victimes rejetés par la mer. Malgré le fait que son action était globale et environnementale, l’écologie humaine fît désormais partie de ses préoccupations et dénonça très fort ce drame dans sa poésie, ses assemblages artistiques, ses textes, ses photos, à la radio, dans les écoles et dans plusieurs films documentaires. Quand il avait demandé aux autorités de savoir comment on enterrait les corps qu’il leur annonçait, pour voir si on leur prenait des photos, des identifiants, de l’Adn, une datation…on avait refusé sèchement en le menaçant très fort. Toutefois, quand il trouvait des membres humains disloqués, que les instances ne venaient pas prendre, Boughmiga pris l’initiative de choisir un bel endroit sur une colline au bord de la mer et les enterra dignement, comme il se doit, avec un témoin, une prière universelle et un respect inconditionnel à leurs croyances. Bien sûr, dans son espace écologique « musée », les milliers d’objets des migrants victimes, avaient pris progressivement de la place, pour devenir un grand mémorial de respect de la dignité humaine. Le grand tas de six milles chaussures, comme autrefois à Auschwitz, invite impérativement encore, à réfléchir sur la violence en vigueur.
Ce comportemental individuel et collectif, était certainement le fruit de l’élan de la région, vers l’humilité, le combat pour la survie et la prédisposition à la convivialité et le partage. Il suffit de voir comment le Djerbien, pour diversifier les ressources, avait investi une partie du monde, par son commerce équitable et ses bonnes relations sociales. Pendant que le Akkeri, habitant de Zarzis, transformait sur des décennies, les éponges des îles Kerkennah en oliveraie verdoyant dans sa presqu’île.
Un prix, qui pourrait sensibiliser les preneurs de décisions et les autres, contre le mépris et la violence envers les pauvres, la nature et le vivant.
Lihidheb Mohsen 10.12.19
Tuesday, November 26, 2019
شهادة طبيبة نجدة في البحر....سكاكا بريزي
لم اكن أتصور انني ساجد نفسي في وسط البحر...لمدة طويلة بعيدة على منظر الجبال الى درجة انني لم اعد أتذكر تضاريسها.....عندما نكون فوق السفينة...يمكن لك ان تدور حول نفسك كم تريد فلا ترى سوى زرقة البحر. عندها تكون نقاط تموقعك تكتفي بالشمس في النهار والنجوم في الليل...ليصبح كل شيء بسيط.
يحصل انك ترى في البحر الشاسع وفوق خط الأفق نقطة صغيرة...شيء لا ينتمي الى مكونات البحر...وكل ما تقترب منها...تكبر شيئا فشيئا حتى تصبح سفينة. وعندما تقترب منها اكثر تظهر على متنها الاذرع والسيقان والاجسام فوقها. وعندما تقترب اكثر...يلتقي نظرك بأول زوج اعين...ليقف قلبك عن الخفقان.
لا يمكن لك ان تتعود على تلك النظرات الصارخة حياة واملا واذا كانت لك تساؤلات عن وضع البشرية في هذه الفترة...فالجواب هنا.
كانت السفينة تحمل مجموعة مزدحمة من البشر تحاصرك تضغط عليك الى درجة فقدان النفس بين الأسف والامل...بين الحياة والموت في مفاوضة حياتية لمئات الأرواح تطفوا فوق البحر اللامتناهي. لقد أصبحت عملية الإنقاذ عادية...تحررني انا أيضا كل مرة عندما اخرج من باطني كمية الغضب والالم لهذه الحالة. وكان فوق سفينة الإنقاذ...لكل دوره المحدد. وكنت من ناحيتي أقوم بقبول المهاجرين لاقدم اليهم الإسعافات الأولية وشيئا من الدفيء الإنساني. وكان الأكيد والفوري لأغلبيتهم يتمثل في إعادة الثقة اليهم واشعارهم بانهم أخيرا لازالوا بقيد الحياة وبين ايادي امينة.
لم اكن البس ميدعة بيضاء او كمامات وقفازات صحية للوقاية ... بل كنت اصافحهم مباشرة بحرارة اليد مع ابتسامة صادقة وكذلك احتضان حميمي أحيانا وعند اللزوم...كما كنت امسح دموع الفرح والالم واحاول حبس دموعي...
كانت العودة الى إيطاليا تتطلب يومين من الإبحار بعد كل عملية انقاذ...وكانت المدة قصيرة وربما طويلة حسب زاوية تناول الموضوع.
وعلى حافة الانهاك الجسدي كنت اجد انني قد عملت كثيرا وبصدق وبطاقة هائلة ودائما من أعماق قلبي. وكان كل ذلك ومضة من الزمن ضئيلة امام ما كنت اريد تقديمه كل مرة لان مئات من المهاجرين يردون السماع اليهم وان اقدم لهم لحظة من الاطمئنان وبصمة إنسانية.
في كل عملية نزول الى الميناء كنت اصافح كل فرد منهم مرة أخرى مغلقة بذلك الحركة بقبضة اليدين وبابتسامات متبادلة وبدموع فرح وفراق لأصدقاء الصدفة الجدد.
كان لكل فرد منهم نرافقه نحو السلامة اسم شخصي احافظ به لنفسي واكرره أحيانا بصوت عال لأنني اعتقد ان الجميع يستحق المحبة وان نتذكره كل يوم.
كان كلا منهم يحمل قصة شخصية من الألم والعذاب تظهر عزيمتهم وقوتهم الخارقة للعادة وخاصة تشبثهم بالحياة.
وعندما اسير وسط الزحمة في أي مكان اتمثل دائما الوجوه بأسمائهم رجالا ونساء أتوا من بعيد...اهدي لهم ابتسامتي بهذه الشهادة المتواضعة لوضعنا الحقيقي.
جوفانا سكاكاباريزي
ترجمة محسن لهيذب
Saturday, November 23, 2019
Giovanna, medecin de secours en mer
Témoignage d’une médecin secouriste des migrants en mer… Giovanna Scaccabaressi
Je n’ai jamais imaginé me retrouver en pleine mer, pour aussi longtemps, loin des montagnes, aussi loin que je ne m’en rappelle plus le profil… Quand on est sur un bateau, tu peux tourner en rond, autant que tu veux et ne verra que le bleu de la mer. Tes points de repères deviendraient le soleil le jour et les étoiles le soir…pour que tout devienne très simple.
Alors, il arrive que dans l’immensité de l’eau et sur la ligne de l’horizon, un petit point apparaissait. Une petite chose qui n’appartient pas à la mer et plus que tu t’en approches, elle grossit petit à petit et devient progressivement, un petit bateau. De plus près, l’embarcation était pleine de bras humains, des jambes et des corps… Tu devais encore de rapprocher pour reconnaitre des visages humains, et quand tu t’en approcheras encore plus, plus encore, ton regard croisera la première paire d’yeux, pour que ton cœur arrête de battre…
Tu ne pourras pas t’habituer aux regards de vie et d’espérance qui se mélangent, et si tu avais des interrogations sur la condition humaine de nos jours, la réponse était là….
La petite embarcation transportait une petite foule, qui t’entourait, t’étouffait à en perdre le souffle, entre la déchéance, l’espoir, la vie et la mort en négociation pour des centaines de vies en flotillants dans l’infinité de la mer.
L’action de sauvetage était devenue familière et me libérait aussi, chaque fois, en dénonçant et extériorisant cette profonde douleur. A bord de notre bateau de sauvetage, chacun de nous avait un rôle spécifique à jouer. Le mien, était de recevoir et accueillir les survivants en leur fournissant les premiers soins et un peu de réconfort. Pour la majorité d’entre eux, , l’urgent et l’immédiat, était le fait de réaliser effectivement, qu’ils sont enfin vivants, des êtres humains en de bonnes mains. Je n’avais pas besoin d’une blouse blanche, un masque de protection et des gants, en tant que médecin secouriste, car j’accueillais les migrants avec des poignées de mains nues, un sourire sincère et de grands câlins réconfortants quand il le fallait. Je séchais leurs larmes, tout en essayant de retenir et contenir les miennes.
Le retour vers l’Italie, demandait au moins deux jours, un temps court ou infini, en fonction des conceptions et des points de vue.
Malgré l’épuisement physique, je trouvais après chaque sauvetage, que j’avais travaillé durement et constamment de bon cœur. Un laps de temps insignifiant, devant ce que je voulais offrir à chaque expédition. Des centaines de migrants qui auraient aimé être entendu et auxquels, je dédiais un moment de paix et une empreinte d’humanité.
A chaque débarquement, j’essayais de saluer chacun d’entre eux encore une fois, fermant le cercle par des poignées de mains, des sourires croisés, des larmes encore de séparation avec ces nouveaux amis du parcours de la vie.
Chaque personne, qu’on essayait de rassurer vers la sécurité, avait un nom, que je gardais en moi-même, et que je répétais quelques fois à haute voix, car je pense que chacun mérite d’être aimé, chaque jour.
Ils étaient tous porteurs d’une histoire personnelle, emplis de douleurs et de souffrances, malgré leur volonté, leur force extraordinaire et leur attachement à la vie et au bien-être.
Et quand je marche dans la foule, n’importe où, je me représente toujours les mêmes visages, avec leurs noms différents, des ces hommes et femmes, venus d’ailleurs et pour lesquels, je dédie un sourire, pour ce témoignage vivant de nos préoccupations réelles.
Giovanna Scaccabaressi
Traduit par Lihidheb Mohsen
Wednesday, November 6, 2019
Tunisie, terre d'accueil...
Tunisie, terre d’accueil.
Comme elle l’a toujours été dans l’histoire, la Tunisie, ce petit pays, avait de grands exploits d’hospitalité et de sagesse. Les Carthaginois, les Hilaliens, les Andalous, les Libyens, les noirs Africains… n’étaient tous pas venue forcement en conquistadors, mais, pour quelques-uns, dans un flux migratoire ou simplement de survivance, ou encore persécutés par l’inquisition, les dictats et l’oppression. Il y en avait des périodes fructueuses et riches en brassages humains, qui se répètent encore, dans des mouvements collectifs du sud vers le nord, à plusieurs étapes et de plusieurs façons. D’un côté, les Tunisiens investissent le monde par la force de leurs bras et d’un autre, les Africains arrivent sporadiquement par la mer, à travers les frontières et même par avion. Ils sont déjà plusieurs dans la ville de Zarzis et très demandés pour leur énergie au travail et leur intégrité morale. Bien sûr, certains d’entre eux, voulaient juste faire une halte et avoir un tremplin pour une migration illégale par mer vers l’Europe, pendant que d’autres disent, qu’ils sont bien ici et comptent s’installer, tant la vie est facile et leur permet aussi d’envoyer de l’argent à leurs familles dans leurs pays d’origine. De cette optique, et selon la conjoncture d’emmuration de l’Europe, de la monté de la droite anti-migration, les noyades en mer, les conditions de regroupement en Lybie dans des ghettos dignes des temps sombres de l’histoire des hommes, il faut donc, trouver des solutions immédiates, pour alléger les souffrances des milliers de migrants allant vers le nord et leur permettre une dignité humaine méritée dans ce parcours du combattant pour la vie. Plusieurs militants pour la cause des migrants dans le monde, vinrent voir Boughmiga, à la recherche d’un soutien et une solution ou une sorte de « port sûr » pour accueillir et refouler ces pauvres, que tout le monde rejette, dans les bras des uns vers les autres. Bien sûr, chaque pays se protège des flux de migrations à coûts de lois, de votes, de fortification et de gestion du phénomène sans avoir l’honnêteté de le traiter sérieusement à la source. Ce sont toujours les associations humanitaires, hormis ceux qui font le « folklore de la guerre », qui parviennent à trouver des brèches, des couloirs et des issues honorables, participant paradoxalement à la pérennité du problème. Zarzis, Lampedusa, Riace, Vintimille, Calais, Tanger, Le Mexique, le Venezuela…sont des trais d’unions entre le nord et le sud, grâce à des militants engagés et de braves pêcheurs et passeurs qui s’acquittent de leurs rôles humanitaires gratuitement. Une confirmation de l’universalité de fait, qui se concrétisera certainement et rendra à l’homme sa dignité, son droit au bienêtre et son humanité.
Bien sûr, l’universalité comme solution incontournable et naturelle qui s’imposera au long terme, peut être consolider par des foyers d’accueils convenables pour les migrants en détresse et qui risquent de se voir rapatrier vers les ghettos de maltraitance et d’esclavage. Pour cela, sans tomber dans l’équation suspecte de « port sûr », la Tunisie, comme elle le fait déjà, pourrait fournir une aire de repli, conjoncturelle, en attendant la réalisation des souhaits de chaque migrant à partir dans le monde. Même si ce choix pourrait être amer ou souhaitable, pour les stratèges des deux côtés de la mer, l’impératif humanitaire, s’impose dans toutes les conditions, et la Tunisie, le pratique déjà en partie sans le concours de quiconque. Ainsi, l’histoire, retiendra certainement, les attitudes des uns et des autres, et l’humanité des hommes, sera le dénominateur du départage et de l’évaluation.
Lihidheb Mohsen 02.11.19
Wednesday, October 16, 2019
Au cimetière des inconnus في مقبرة الغرباء
صلاة الساذج الحكيم...بدون خوف ولا طمع...تمر مباشرة نحو الخالق والمخلوق...هنا بوغميقة امام قبر من عرف في مقبرة المجهولين القديمة بجرجيس...La prière du distrait innocent, sans peur ni prétention, passe directement à la victime et son créateur...Ici Boughmiga devant la tombe d'une victime connue, dans l'ancien cimetière des inconnus à Zarzis...
Monday, October 14, 2019
No hate J. London
Sans rancunes, J. London L’action mémoire de la mer et de l’homme, dans le cadre de la série des configurations artistiques pour la sensibilisation à l’écologie et les drames humains, vient de faire un assemblage intitulé « with no hate, J. London ». Un mélange entre le réchauffement climatique du globe et le drame de la migration clandestine, il montre comment la terre brule à partir de l’Amazonie et les flemmes parviennent jusqu’aux Etats Unis, comme pour dire que tout le monde est concerné par les problèmes communs. La forêt des grands arbres et les chaussures des victimes de la migration noyés dans le monde, se consument et la fumée couvre l’Amérique du nord jusqu’aux glaciers du pôle nord qui fondent. Une œuvre à la mémoire des Amérindiens, des victimes de la mer et des victimes de toutes les violences humaines. Des squelettes de têtes de dauphins simulent les flottes de guerres et l'animal sacré qui observe les déboires des hommes. En bas du globe, une femme noyée en mer avec son gilet de sauvetage, portant encore son bébé dans ses bras…pour la postérité.
Lihidheb Mohsen 14.10.19
Monday, September 30, 2019
Petit Mamadou
Sur le dos de sa mère comme un joli ourson,
Un scarabée noir sur un tas de chaux blanc,
Avec un petit sourire oublié en dormant,
Se laissait dorloter par sa maman en mouvement.
C’était dans la ville côtière qu’il conquiert,
Par rivière, par avion, par désert et mer,
Suivant ses parents, vers d’horizons meilleurs,
Souvent dans le besoin, les risques et la peur.
Alors Mamaditou, Piccolino, Kleine man,
Tu es chez toi mon brave petit enfant,
La terre entière de toutes les façons t’appartient,
Toutes les fleurs souriront à ton passage,
Et les animaux lècheront leurs pelages,
Pour que tu te sentes enfin parmi les tiens.
A Zarzis, vous restez, si vous le voulez,
Il y aura toujours quelque chose à partager,
Malgré que vous regardiez uniquement vers le nord,
Répondant à un appel de survie très fort.
Petit Mamadou, Mamadou petit,
Ton sourire promet de fertiles pâturages,
Des oiseaux aux beaux plumages,
Des gens heureux de diverses patries,
Qui se rapprocheront enfin pour se donner la main,
Par ta sage ruée, vers la nécessité et le destin.
Dors, mon petit, dors, tu parviendras à port,
Sur le dos de ta mère, la mer assurant le transport,
Et fasse qu’il en soit autrement pour faciliter l’exode,
Des millions qui viendront aux prochaines périodes,
Chercher du travail et un minimum de bien être,
Comme le firent jadis, nos valeureux ancêtres.
Petit Mamadou, tu ouvriras les yeux certainement sur la verdure,
Là-bas, après l’horizon, après les montagnes et les murs,
Et des rames d’oliviers tu feras sur ta tête une parure,
Et debout, tu resteras, le pied ferme, sage et sur.
Lihidheb Mohsen 27.09.19
Saturday, August 24, 2019
Mamadou, David et les autres
Ils te tiraient par le bras,
Pour monter dans le train de la mort,
Ils te tiraient par le bras,
Pour monter le bateau de la mort à la mer,
Et fallait laisser des chaussures vides,
Au bord du Rhin et les camps de concentration,
Et fallait laisser les chaussures vides,
Au bord des plages de Zarzis et sa région.
Les monticules de chaussures portaient votre mémoire,
Où la violence aveugle, perpétue sa gloire,
Malgré que Mamadou fît de son mieux pour libérer,
Les ghettos de juifs des mains des nazies,
Les génocides divers des mains de l’oubli,
Et cette nouvelle violence, durable et confirmée.
Ce n’était pas seulement le petit David et le petit Mamadou,
Car les grands étaient aussi les buches de l’enfer,
Les fours crématoires et les noyades en mer,
D’un monde que l’insouciance rend de plus en plus fou.
Ainsi, les chaussures des uns et des autres victimes,
Portent les souffrances des pauvres humains,
Et la mémoire troublante et intime,
Dénonçant la violence et la vie en déclin.
Mamadou et David se retrouvent dans le malheur,
Fusionneraient surement pour un monde meilleur,
Et vers le bonheur marcheraient pieds nus cette fois,
Avec les exterminés du monde entier à la fois.
Peaux rouges, Amérindiens, esclaves et arméniens,
Kurdes, Hutu et Aborigènes Tasmaniens,
Qui laissèrent tous des chaussures,
De différentes marques et pointures,
Dans le musée mémoire de l’homme et la mer,
Et l’histoire d’un monde cynique et pervers.
Que les âmes des victimes des génocides renaissent,
Illuminent les esprits et les consciences,
Pour arrêter les raisons des violences,
Et les souffrances des humains à la baisse.
Lihidheb Mohsen 23.08.19
Saturday, August 17, 2019
Résistance positive
Des bombardements sur les ghettos,
Des bateaux coulés dans le fonds,
Des files interminables de migrants,
De Libye, du Maroc et Mexico,
Des frontières et visas partout,
Des patrouilles militaires à la mer,
Des barricades identitaires,
Et du racisme qualifié jusqu’au bout.
Paix aux âmes des morts sous les bombes,
Ceux qui périrent sous les sables du désert,
Ceux qui mourrons et trinqueront encore,
De cette morbide hécatombe.
Un génocide par-là, incognito,
Une famine par ci en catimini,
Une maladie dans certains pays,
Une guéguerre, un embargo,
Un sabotage des bateaux,
Une forteresse, un mur géant,
Une flotte armée jusqu’aux dents,
Pour repousser les pauvres migrants,
Vers leur gigantesque ghetto.
Pourtant la paix est à sens unique,
Usant de sagesse et d’éthique,
Que le migrant d’aujourd’hui et demain,
Portera dans son cœur et ses mains.
Il touchera les foyers des maux,
Dans les esprits et les arsenaux,
Et désamorcera les violences,
Et rendra à l’humanité sa romance.
Mamadou ne s’arrêtera pas de partir,
D’aller, venir et repartir,
Dans touts les chemins battus ou non,
Sur cette terre qui lui appartient.
On est déjà citoyen du monde,
Diversité des us et des langues,
Consommant et pensant la même chose,
Dans une universalité qui s’impose.
Elle est déjà un fait accompli,
Dans le réel et dans l’acquis,
Pour faire un dénominateur d’unité,
Pour toute l’humanité.
Lihidheb Mohsen 16.08.19
Tuesday, August 13, 2019
Claustrophagia...
A même le sable entre le ciel et la terre,
Entre les dunes et les traces de vipères,
Un enfant tétait avec entrain sa maman,
Sous le soleil dur, brulant et indifférent.
Il ferait bien du quarante cinq degrés,
Avec un mirage de vapeurs et couleurs autours,
Même l’eau était brulante comme d’un four,
Et le pénible était surtout cet homme insensé.
Des Africains, en Afrique et sur la terre d’Africa,
Se trouvent claustrés dans la zone tampon du désert,
Pour payer les fautes des conventions et des lois,
Qui les rejettent au hasard des circonstances et humeurs.
Que chacun sache, que ce sont des humains de pleins droits,
Qui auront toujours raisons, où ils vont et existent,
N’importe où, chez eux, ailleurs ou au-delà,
Pour venir à bout de cette injustice raciste.
La Claustrophagia répond à la claustration,
Jetant des familles au désert ou en s’enfermant,
Derrière des murs de béton et de haine,
Dans une fuite en avant, suicidaire et certaine.
Ô petit Mamadou, que le sirocco te berce le corps et le cœur,
Que ta résistance, ta volonté, parviendront un jour,
A éradiquer l’iniquité et les différences entre les gens,
Et la paix véritable, renaitra des cendres des canons.
Les canons sont aussi les lois, les dogmes et dictats,
Qui réduisent certains hommes à leur simple état,
A des âmes serviles sous le joug des gagnants,
Repoussant les pauvres du sud, dans la mer et le néant.
Que nos amis migrants encore au nomensland infernal,
Entre Tunis et Tripoli dans une sorte de canal,
Reçoivent notre solidarité et soutien,
De la part du bon peuple Tunisien.
Un pays qui n’a jamais manqué de bravoure,
Pour assister les autres et assurer les secours,
Et qui certainement trouvera une solution,
Pour libérer du ghetto ouvert, les pauvres migrants.
Lihidheb Mohsen 08.08.19
Friday, August 2, 2019
Comme Riace....
Comme Riace, la mer descend avec le vent,
Avec les vagues et les caprices du temps,
Les bateaux guerriers de Carthage et d’Athènes,
Les hordes de dauphins et les belles sirènes,
Et voilà encore, à sa grandeur et honneur,
De la brousse arrivent des frères et des sœurs,
Pleins d’angoisse, de désarroi et de peur,
Et pleins de sagesse et de bonté de cœurs,
Que Riace accueille dans son nid,
Entre migrants pacifiques et gens du pays,
Une poignée de mains entre les hommes,
Au dessus des lois et des dogmes,
Pour déconstruire des préjugés gratuits,
Et faire de la convivialité un mode de vie.
Comme Zarzis, comme Riace, des cas écoles criants,
Dans l’histoire et le parcours des migrants,
Pour rester des tremplins pour un monde meilleurs,
Pour un monde solidaire, sans visas ni frontières.
Lihidheb Mohsen 02.08.19
(En hommage aux habitants de Riace,
Son maire Luciano, aux militants de Zarzis,
La caravane des migrants
Et touts les combattants de la liberté.)
Thursday, August 1, 2019
Des étoiles et des hommes.
Dans le cadre des activités du collectif Europe-Zarzis-Afrique, initié par Frederica Tossi, Farouk Belhiba, Valentina Zagaria et bien d’autres du coté de la Tunisie, et un comité de soutien établi en Italie soutenu par la caravane des migrants, un meeting important s’est tenu à la maison de culture de Zarzis cet après midi 01.08.19, composé d’une cinquantaine de migrants de l’Afrique noire, d’une trentaine de militants venus d’Italie et plusieurs intéressés locaux dont le vice président de la mairie Sud de Zarzis.
Un bain de foule humain, de noirs, de blancs, de métis, d’arabes, d’occidentaux, d’Africains, d’hommes, de femmes....sans différences de races, sans subordination, sans priorité sur la place, sans affichage de l’appartenance ou la croyance, sans l’esprit de patron et sujet, sans donneurs de morale ni prometteurs de chimères, sans pitié paternaliste et affective, sans organismes accompagnateurs de folklore de guerres…., une ambiance de fraternité et d’humanité effective, qui ne pourrait avoir lieu qu’à Zarzis, le seul lieu dans le monde encore capable de cueillir les restes de cette civilisation de l’insouciance.
Dans son allocation le président Italien de la caravane des migrants, avait remercié les divers militants de Zarzis, Tunis, Italie, Maroc, Espagne, Mexique et ailleurs, en nommant expressément les pêcheurs de la région, certaines personnalités des secours aux victimes de la mer, la caravane des migrants, les activistes à Lampedusa, les militants « passeurs » des alpes entre l’Italie et la France, les associations espagnoles, sans hésiter à les qualifier d’étoiles scintillantes dans le ciel de l’humanité.
Lihidheb Mohsen 01.08.19
Wednesday, July 24, 2019
Susceptibilité et clairvoyance.
Enfin, les élus se prononcent, d’une façon ou d’une autre, l’un au parlement, l’autre dans une conférence de presse et bien d’autres, officieusement sur les fameux réseaux sociaux, terrains de la discorde en boule de neige. Bien sur, si discorde sérieuse il y a vraiment et mériterait des prises de positions tranchantes. Sans avoir eu la possibilité de suivre certaines polémiques des derniers jours et essayant de rester au dessus des susceptibilités souvent excessives des uns et des autres, je tiens à confirmer mon admiration, ma reconnaissance et mon respect aux agents municipaux de la mairie de Zarzis, qui depuis 1998 s’occupaient du transport et l’enterrement des corps des victimes de la mer dans plusieurs endroits appropriés selon les conjonctures. Cette reconnaissance à des personnes que les situations laissaient dans l’anonymat, par modestie, peut être par choix de « soldat inconnu », ne pouvait occulter les efforts et actions des agents de la protection civile, les gardes maritimes, la croissant rouge, l’hôpital de Zarzis et certains activistes et la société civile. Un phénomène, mobile, vivant parmi les morts, nouveau, insolite, peu structuré, peu normalisé et légiféré, ouvert aux affluences, extra national, permissif, de préoccupation universelle….qui avait, forcément, engendré des glissements comportementaux chaotiques et quelques fois fâcheux. Bien sur, l’accusation gratuite et peu justifiée de certains médias relatifs à un éventuel enterrement collectif des victimes, avait été vivement réfutée par les élus locaux en menaçant de se référer à la justice s’il le faudrait. De l’autre coté, j’ai toujours expressément manifesté mes réserves vis-à-vis de certaines récupérations excessives polarisant seulement sur une partie ou une personne comme si elle faisait tout le travail humanitaire, mais d’après plusieurs militants internationaux crédibles, qui voyaient aussi cette personnalisation réductrice injuste, les médias occidentaux préféreraient pour les besoins de leurs publics, avoir affaire à une seule idole, une sorte d’héros, de symbole joignant l’insolite, l’humanitaire et le soi disant contestataire, en vogue. Quant aux contacts incontrôlés avec les entités internationales, il y a le droit de regard des autorités compétentes. Bien sur, il y a des conflits d’intérêts, des divergences des points de vue, des opportunités, des incompréhensions, des préjugés et des itinéraires comportementaux et légaux absents, qui compliquent la situation. Un parcours confus, chaotique, dont la seule constance était la souveraineté (Municipalité, protection civile, autorités, justice, médecine légale) œuvrant à secourir, enterrer dignement les victimes et se comporter avec les moyens de bord. Un paysage normal, d’une catastrophe humaine qui perdure et qui comporte aussi ses faiblesses, que ce soit sur le terrain de l’action ou d’après des témoignages, lors des secours en mer par les autorités maritimes. On peut dire que nul n’est parfait et il y a toujours des choses à dire et redire souvent gratuitement, vis-à-vis de chaque partie. N’avait on pas dit que les vaillants pêcheurs de Zarzis passaient leurs enfants vers l’Europe, les agents municipaux faisaient leur travail, les organisations de la croissant rouge et la croix rouge se rejetaient la balle, les associations philanthropes internationales se relayaient péniblement, les antennes des pays du nord instrumentalisaient les faiblesses et les faibles, les bénévoles devenaient des suspects potentiels, les autres différends devenaient des concurrents…., une série d’inadéquations à ne plus finir….au détriment, d’une région, où tout le monde sans distinction avait fait honorablement ce qu’il pouvait. Ce qui devrait aussi tolérer la vérité des choses, car il y a des erreurs importantes chez chaque intervenant, qu’il faudrait réviser et ne plus tomber dans ses fautes aussi peu graves soient elles.
Voici donc, une occasion en or, pour une révision des attitudes des uns et des autres vis-à-vis de ce problème des victimes et de la migration clandestine en général, qui pourrait aussi être un point de départ pour une concertation civilisée avec touts les intervenants. Pour cela, les élus de Zarzis, avaient réclamé la concrétisation et l’urgence des points suivants.
-1 Création d’un centre de médecine légale à Zarzis équipé et opérationnel pour les prises d’identifiants d’ADN.
-2 Acquisitions de moyens de transports adéquats et suffisants pour le transport des corps des victimes en mer.
-3 Désignation et formation de groupes d’actions spécialisés dans le traitement des corps des morts, voir, rassemblement, transport, enterrement et ce dans les municipalités Zarzis Sud et Zarzis Nord.
-4 Constitution de fonds pour la formation du personnel intervenant.
Par la même occasion et pour garder un aspect historiciste lucide et crédible, il y a lieu d’admettre que nul n’est au dessus des erreurs et les plus sages et les plus humains, seraient aussi ceux qui tendent la main à l’autre, pour la noblesse de la cause, le respect des morts et la grandeur des valeurs de la région.
Lihidheb Mohsen Zarzis. 23.07.19
Saturday, July 20, 2019
Terre des femmes et des hommes.
Au sujet du drame en vigueur, de la migration clandestine et ses retombées radicales sur les victimes, leurs parents, leurs pays et aussi, le traitement des corps des naufragés rejetés par la mer, et puisque certaines entités et personnes, avaient été cité dans une sorte de reconnaissance aux bénévoles et même à ceux qui faisaient leurs devoirs, dont la mairie de Zarzis et son personnel actif, la croissant rouge, les autorités et la protection civile, les pêcheurs de toute la région et en particulier Bourassine et Mcharek, l’accompagnement de Marzoug au cimetière des inconnus et sa médiatisation, le militantisme de Farouk Belhiba et ses activités dans le cadre du collectif Zarzis Afrique, l’engagement de l’écologiste Lihidheb Mohsen dans le cadre de l’action mémoire de la mer et de l’homme depuis 1993, les divers volontaires pour les enterrements dignes à Zarzis, Bengardane et Bouchemaa, le coup de gueule dénonciateur au parlement du docteur sociologue et député Salem Labiadh…, il y a lieu donc de souligner le rôles de certaines femmes dans ce bénévolat humain, alors qu’il ne dépend pas du tout du sexe ou l’origine de la personne, sa religion et sa couleur. On peut donc citer Valentina Zagaria doctorante en sociologie et coordinatrice notoire entre associations et individus, Federica Sossi cofondatrice du collectif, Nergess Moussa qui venait souvent de Djerba pour des actions de bénévolat et pour faire la traductrice à la caravane des migrants, Imed Soltani associatif branché vigoureusement à la recherche des disparus en mer et Awatef Mcharek docteur et conférencière internationale en génétique qui avait coordonné plusieurs actions de terrain y compris la prise de l’ADN identifiant des corps des victimes par la médecine légale de Gabès dont elle assure les frais et le suivie ; une sorte de savante de pointe des temps modernes engagée à cette cause humaine et immédiate.
D’après Awatef, qui avait suivi les dernières arrivées de corps de victimes sur les plages de Zarzis et ailleurs, plusieurs avaient été enterré au cimetière des inconnus par les agents de la mairie et la protection civile, mais aussitôt l’espace devenu plein, une cinquantaine avait été enterré dans un terrain nouvellement acquis par la croissant rouge offert par un artiste philanthrope, juste à coté d’un foyer pour les migrants, dans la région du Stade. Selon les péripéties et la rapidité des évènements, l’endroit serait il adéquat ! L’emplacement serait il viable ! La salinité de la terre ne serait elle pas excessive et la corrosion pourrait détruire les corps des défunts ! Le coté foncier serait il régulier quand touts les cimetières reviennent légalement à la mairie ! Une série de questions sérieuses qui avaient été négligé au profit de l’urgence humanitaire. Elle dit aussi que deux des anciens migrants hébergés au foyer, seraient aussi parmi les morts ensevelis dans ce nouveau cimetière, un transfert et une proximité douloureuse. Malgré tout, Awatef Mcharek est relativement satisfaite des secours et compte revenir de Hollande en septembre pour suivre la traçabilité des ADN des victimes de la mer.
Ainsi s’achève un épisode de cette tragédie que certains subissent, d’autres gèrent et bien d’autres là haut instrumentalisent cyniquement en laissant mijoter le drame dans sa sauce apocalyptique. Les habitants de Zarzis et toute la région, homme de la rue, pêcheur, secouriste, bénévole, associatif…avaient participé pleinement à l’accueil de ces victimes mortes ou vivantes et firent ce qu’ils pouvaient pour sauvegarder leur dignité et la paix à leurs âmes.
Un phénomène des temps modernes, qui ne peut être isolé de la violence officieuse perpétrer dans le monde, que sa ruée en masse des hommes vers le nord, ne cessera pas, répondant à un appel écologique de survie et un autre acculturel, que ce citoyen obligatoirement du monde « Mamadou » investira la terre de toutes les façons, par son instinct de survie, sa sagesse et sa volonté de rester.
Terre des femmes, terre des hommes, terre des pauvres, terre des riches, terre de touts les vivants, terre de l’ultime chance de durabilité de l’intelligence humaine acquise…et elle le restera.
Lihidheb Mohsen 19.07.19
Monday, July 15, 2019
Terre des hommes.
Suite au refus de certaines mairies d’accueillir une partie des corps des victimes de la mer, rejetée sur leurs cotes et l’acceptation honorable d’autres régions pour des enterrements dignes, une grande personnalité notoire avait demandé à Boughmiga, de mettre noir sur blanc, les intervenants historiques, les parties actives et les bénévoles au secours de ce drame de la migration clandestine. Avec le maximum de crédibilité intellectuelle, de lucidité humanitaire et de reconnaissance aux éventuels oubliés, voici une approche.
Entités :
- Municipalité de Zarzis. (il y aurait eu des cas de maladies mortelles parmi son personnel)
- Croissant rouge de Zarzis. (principal gestionnaire des retombés du drame.)
- Croissant rouge de Médenine. (gestion des foyers des refugiés et logistique.)
- Protection civile et autorités. (taches les plus difficiles.)
Corporations :
- Pêcheurs de Zarzis, secourant sans hésitation les migrants en difficultés en mer au point d’avoir sauvé des centaines de personnes et aider d’une façon ou une autre. Sans oublier les autres on peut citer Chamseddine Bourassine, Slah Mcharek… Sans oublier les actes de sauvetages héroïques des petits pêcheurs de Bennana, Souihel et Hassi Jerbi.
- Organisation des droits de l’homme Médenine, notamment Mustapha Abdelkbir, Slah Mzalouat…
- Plusieurs associations caritatives internationales avec des aides importantes mais qui restent toujours substantielles et insuffisantes.
Bénévoles :
- Farouk Belhiba cofondateur de l’association Zarzis Afrique et activiste de base qui est allé même au Mexique pour voir le même drame de l’autre coté.
- Valentina Zagaria, doctorante en sociologie qui s’investit pleinement dans la région avec des coordinations importantes entre les activistes.
- Chamseddine Marzouk, bénévole de base pour le cimetière des inconnus avec des collaborations effectives avec la mairie et la croissant rouge. Une grande médiatisation du problème avait été faite grâce à lui.
- Lihidheb Mohsen action mémoire de la mer et de l’homme, écologiste, activiste et artiste, avait accompagné le problème depuis 1995 en dénonçant cette tragédie à travers ses configurations, ses poèmes, son musée gratuit et ses photos. Auteur d’un livre sur le sujet, « Mamadou et le silence de la mer ».
Toutefois, s’il y a des activistes, c’est toujours le terrain de l’action qui tranche le degré d’engagement et les fait se rencontrer inéluctablement. Pour cela, on peut admettre que Zarzis avait toujours accueilli honorablement les victimes, les réfugiés, les migrants…dans un élan d’éthique humaine incontestable et intégré dans le comportemental social. Que ceux qui hésitent à venir au secours aux autres morts ou vivants, révisent leur attitude rétrograde et peu Tunisienne.
Lihidheb Mohsen 15.07.19
Saturday, July 13, 2019
Good bye, Hello
Sous les monticules d’algues, enseveli,
Par les vagues houleuses déferlantes,
Le corps du migrant enflé et meurtri,
S’affale, en partie dans la fente.
Seule sa main droite reste dehors,
Ballottée par les vagues redondantes,
Fait un bye bye aux assiégés du nord,
Et le hello des ruées toujours arrivantes.
Qu’ils s’emmurent dirait il, amer,
Qu’ils dressent des barricades de lois,
Se cachent dans les maga tranchées pervers,
Se fixent des justificatifs adéquats.
Qu’ils fassent des séquençages humains,
Par la violence sournoise et cynique,
Par le comportement injuste et inique,
Contre les pauvres et les hommes de demain.
Good bye, hello, Homo sapiens superflu,
Je vous salut de ma main tendue,
Et vous prévient qu’on arrivera toujours,
Avec notre sagesse, énergie et amour…
Lihidheb Mohsen 12.07.19
Friday, July 12, 2019
Triste journée.
Trente six cadavres de migrants avaient été constatés sur les plages de Souihel, sur une grande longueur allant d’Ejdaria à El Ketf. C’était prévisible, l’arrivée des corps du drame de quatre vingt personnes mortes en mer il y a une semaine et que la tempête des derniers jours rejeta sur la plage. Malgré la grande chaleur, j’ai pu voir quelques victimes poussés violement par les vagues dans les algues et sur les rochers. Un drame suite à un drame, qui avait bousculé la quiétude de plusieurs, habitués à une vie de soumission aux événements, frappés cette fois par la gravité de la situation et l’ampleur du problème. Avec une angoisse profonde dans l’âme, un désarroi manifeste et une colère incommensurable, Boughmiga ne pouvait que subir le phénomène en spectateur, comme les autres et admettre les faits douloureux amèrement.
Toutefois, il faut bien remercier les autorités municipales, les agents de la protection civile, la croissant rouge et les autorités de Zarzis, pour leur efforts professionnels et humanitaires, pour la gestion et la réalisation des déplacements des corps dans les normes régulière et la dignité. La télévision nationale avait aussi tout de suite soulevé le sujet dans ses informations de la mi-journée.
Boughmiga avait pris plusieurs photos et vidéo très difficiles et s’abstient de les montrer, malgré la nécessité de choquer pour la sensibilisation urgente à ce sujet, qui détruit les pauvres. Pendant que le nord s’enferme, se cloisonne, le sud s’auto détruit, sans répit, pour un monde meilleur.
Lihidheb Mohsen 11.07.19
Thursday, July 4, 2019
De la malédiction à l'espoir...
C’est la dernière des dernières,
Les migrants en bouclier militaire,
Dans les ghettos de Tripoli,
En queue leu leu, attendant le tri.
Hachés effacés de la terre, de plusieurs manières,
De la chair à canon pour tuer et se faire tuer,
Par les bombes, par les milices des passeurs armés,
Par les pneumatiques de la mort dans les mers.
La situation s’empire de plus en plus,
Les problèmes de plus en plus aigus,
De l’extrémisme guerrier à celui politique,
De l’enfermement des pays du nord,
Du fondamentalisme qui complique encore,
Au dilemme de comprendre cet exode record.
Une radicalisation dans touts les sens,
Qui brave la sagesse et le bon sens,
Comme si on n’avait pas cyniquement justifié,
Toutes les violences de l’humanité.
La chasse à l’indien était un sport,
L’inquisition était bénie des saints,
Le commerce triangulaire de port en port,
Et l’esclavagisme avait ses gérants.
N’avait on pas justifié toutes les guerres,
Les génocides et les maux sur la terre,
Et la monté de l’extrême droite,
Pour s’enfermer encore en boite.
Ainsi, malgré l’oubli et l’injustice,
Mamadou répondra à l’appel de la nature,
Se donnera en éclaireur en pâture,
Aux millions à venir d’office.
Comme on avait condamné les racistes,
Les totalitaires, les tyrans, les fascistes,
On condamnera certainement demain,
Les preneurs de décisions d’aujourd’hui,
Qui gèrent la violence, la migration à dessein,
Et instrumentalisent Mamadou à l’infini.
La terre appartient à tout le monde, féconde,
A ceux qui travaillent, à ceux qui aiment la vie,
Aux pacifiques confiants en une paix profonde,
A ceux pour qui la sagesse humaine est un acquis.
Holà, les récalcitrants, Mamadou ne reculera pas,
Il ira de ses pas surs, vers ce qui adviendra,
Car si les iniquités des hommes sont les plupart taris,
Il en sera encore, absolument, pour celle-ci.
En avant toute, Mamadou s’en va en guerre,
Sans violence, cette fois et encore moins de colère,
Fuyant les sécheresses et les misères,
Vers d’autres horizons verdoyants et prospères.
04.07.19
Monday, May 13, 2019
Les héros de Zarzis et les autres.
Cette semaine, debut Mai 2019, c’est de plus en plus la catastrophe, des naufragés migrants, des victimes, des vivants, des interventions, des récupérations, des révoltés, des compatissants, des chiffres de partout, des marins sauveteurs, des bâtiments officiels à la rescousse, des humanitaires en action, un drame, comme les autres, aussi grave que les précédents….Sfax se barricade, Zarzis en surcharge, la situation se dégrade, mais comme toujours, ce sont les bénévoles humanitaires, les pêcheurs de Zarzis, la croissant rouge et certains autres, qui sont les vrais héros de la mer et de la terre.
En tant qu’activiste humanitaire, Boughmiga, avait été désorienté et ne savait que faire devant cette destruction de masse presque organisée, vu les nombres incertains des victimes, vu le petit nombre des vivants sauvés, vu les informations chaotiques, vu les lectures partiales des uns et des autres, il évita de pleurnicher par la poésie encore une fois et alla chercher quelques uns de ces migrants clandestins réfugiés à Zarzis, pour leur donner un job, une dignité, au moins pour une journée, ce dont il est capable, malheureusement. Une occasion pratique, de démontrer ce que veulent ces "Mamadou", un travail par la sueur de leurs fronts, avec laquelle, avec beaucoup de sagesse et d'humanité, investiront certainement le monde. Un appel, pour le respect de ces gens et la normalisation avec ce phénomène planétaire.
Lihidheb Mohsen 13.05.19
Monday, February 11, 2019
Stop Harraga
Monday, January 28, 2019
Collectif Zarzis Africa.
Sur une proposition de l’activiste indépendante Federica Sossi, professeur de philosophie et militante de terrain depuis les événements de la Choucha, Valentina Zagaria doctorante en anthropologie sociale amie de Zarzis et coordinatrice de plusieurs actions de soutiens aux pêcheurs et autres, Farouk Belhiba militant pour les droits des parents de disparus en mer et activiste, Chamseddine Marzouk membre de la croissant rouge locale et volontaire à l’enterrement des victimes de la mer au cimetière des inconnus dans le respect et la dignité, Slah Mcharek membre de l’association des pêcheurs et engagé à la cause humanitaire, Ali Fellah activiste social, Lihidheb Mohsen initiateur de l’action mémoire de la mer et de l’homme …avec l’accord de principe de plusieurs personnalités et associations à Bengardane, Médenine, Tunis et l’étranger…un collectif Zarzis Afrika serait mis en place et contournerait l’élan humanitaire des engagés locaux vis-à-vis des difficultés des migrants dans les ghettos libyens et lors de leur passage sporadique de la région. Les principaux axes seraient de comprendre la situation de détention des migrants dans les camps « officieux » ou « les prisons privés » avec le contact obligatoire et urgent avec les éventuelles parties humanitaires en Lybie. L’échange d’informations pour avoir une idée claire sur la situation tout en gardant un élan purement humanitaire sans tomber dans l’associatif partisan. L’accompagnement des arrivants migrants, s’il y a lieu, par l’aide à une dignité minimale à l’habitat et au travail conjoncturel de survivance. La création de petits projets pour des postes d’emplois en cas de besoin. Sans alignement ni partisanats l’ouverture de cette action aux associations humanitaires et aux donateurs internationaux. La rencontre dans un mois, pour une mise au point et une considération de la réalité et des perspectives.
Lihidheb Mohsen Zarzis 27.01.19
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