Saturday, September 10, 2022

Commémor'action à Zarzis.

 





                 






Du trois au six septembre 2022, un collectif d’associations et d’organismes engagés à la cause de la migration humaine, avait organisé des ateliers, des débats, des tables rondes et une procession de protestation passant par l’édifice officiel de Zarzis, la mer puis le port de la ville et ce, pour une bonne centaine de personnes du Maroc, des pays du sahel, d’Espagne, d’Allemagne et d’Italie. Une Commémor’action réussie, si les organisateurs n’avaient pas occulté sciemment certaines étapes obligatoires d’un aussi grand évènement, ne serait ce que pour la mémoire des morts et disparus. En tant que participant indépendant et presque intrus, malgré que je milite en plein dans le sujet depuis 1995, j’était comblé par le degré de militantisme des amis de Oujda au Maroc, des militants du sud du Sahara et bien d’autres valeureux pour la cause humaine. Bien que ce ne soit pas programmé ni annoncer pour les éventuelles initiatives individuelles, deux groupuscules avaient visité le musée des migrants « mémoire de la mer et de l’homme », le soir du départ, sous les lumières des lampes, et furent surpris de l’intensité de l’action pour la mémoire des victimes de la mer. Quand  Boughmiga le néandertalien avait dit à l’un des visiteurs, qu’en 2004, quand une visite de groupe d’un séminaire dans un hôtel de la région, au sujet de l’art naturel, tout le monde avait affirmé que le musé comportait déjà amplement le sujet dans ses dimensions acquises et réalisées…alors de son côté le participant de la Commémor’action, avait répondu qu’effectivement l’action mémoire de la mer et de l’homme Zarzis, depuis 1995 commémore chaque jour la mémoire des morts et disparus de la migration et ce, par la sensibilisation directe à travers, l’art, les configurations, les assemblages, les médias, les poèmes, les textes, les films documentaires, le musée, la visite des écoles, les exhibitions, l’emploi fictif des futurs migrants Africains juste pour les sensibiliser et la communication directe avec les jeunes. Un travail d’humanité et d’engagement universel, loin au-dessus des calculs mécaniques des conjonctures…

                  Avec le respect dû, au collectif des mères qui ont perdus leurs enfants dans la mer, aux militants de tous bords qui font de leur mieux pour redonner un peu de justice à la dignité humaine, je remercie les organisateurs, quand même, pour cette occasion acquise grâce au militantisme global de Zarzis et la possibilité d’avoir une documentation qui n’a jamais été vu avant cette date et qui permis d’avoir une idée sur les conflits en la matière et les formes de résistances en vigueur.

                    Lihidheb Mohsen « mémor » action mémoire de la mer

                                       et de l’homme Zarzis 07.09.2022

Friday, September 2, 2022

Drames et melons, en mouvement...

 







                  


La septième configuration artistique de l’action mémoire de la mer, visant à sensibiliser les gens aux devoirs écologiques et à prévenir les jeunes des risques de la migration clandestine par mer, et ce, malgré leur droit absolu à circuler dans le monde et tendre à avoir un bien être normal. Un assemblage, composé de chaussures de gens perdus en mer, entassées en forme de globe dans une multitude d’étoiles et de galaxies, en mouvement dans l’univers. Avec au milieu le fameux bateau fictif des clandestins plein de boules noires simulant les migrants et à l’avant de laquelle une tête de bélier allant vers le nord pour défoncer les forteresses du refus.

                    Avec cette approche relativement classique de l’action, une idée de circonstance vint s’imposer et voir son parcours aboutir de jour à l’autre. En effet, dans l’esprit d’une chanson populaire très ancienne, une sorte de compassion humoristique et populaire, disant : « Quand le veuille Dieu et quand le veuille Allah, si je meurs et il en décida, mettez ma tombe sur la route, pour que les passants vont et viennent sur moi et plantez dessus un plant de pastèque et dans le fruit plantez un couteau, pour déguster les délices de la vie. »

                    A partir de là, pour joindre l’idée fantastique à l’action, j’avais commencé à faire des trous autour du globe de chaussure, en préparation à planter des pastèques, des melons et des tournesols. Malheureusement, l’eau du robinet utilisée pour l’irrigation était improductive et celle de la citerne d’eau de pluie très rare et limitée à la consommation stratégique. Plusieurs fois, les semences ne poussaient pas au point d’avoir penser à faire forer un puits de surface pour une irrigation biologique. Ce fut fait, malgré le peu de moyens et avec quelques plants de tournesol qui se fanèrent juste après avoir fleurie, les pastèques et les melons ont poussé et ont donné des fruits succulents. Dans l’esprit de la chanson, à la mémoire des victimes de la migration clandestine, tout le monde avait mangé de ce noble fruit, les visiteurs, les voisins et les clients du café culturel de Souihel, qui eurent droit à trois jours de distribution gratuite de pastèques frais. Il n’est pas toujours facile d’expliquer la corrélation entre, les fruits, les configurations, le respect de la mémoire et ladite chanson de nos sages ancêtres.

                   Ainsi, l’action mémoire de la mer et de l’homme, peut affirmer, qu’elle a pu suivre et réaliser trois itinéraires différents insolites, soit, le parcours incroyable suite à une bouteille à la mer qui avait amené Boughmiga et sa femme jusqu’au nord de la Tunisie avec plein d’aventures, puis la procession de mariage fictive effectuée à la mémoire d’une fille morte avec les migrants victimes de la mer et enfin, voici, une idée de compassion différente, avait à travers une chanson populaire et une configuration artistique, amené Boughmiga à forer un puits pour l’irrigation des plants nécessaire au tableau. Une réalisation géniale, d’après plusieurs témoins, puisqu’elle s’inscrit dans l’écologique, l’art, l’humain et la survivance des éléments de la vie.

                                                 Lihidheb Mohsen 02.09.2022