Friday, December 23, 2022

Paix sur les annges


          


 Debout, sur le pont avant de son bateau de pêche, le Rayess, véritable chef marin, sélectionné par le temps, par l’expérience, par son adresse et sa capacité à lire à vue d’œil les situations et prévoir le climat à venir. Que ce soit la direction des vents, leur intensité, les intempéries, les courants marins, le mouvement des poissons et leurs espèces et surtout l’intervention héroïque lors des difficultés monumentales d’orages ou de naufrages, se sont sa condition physique et son acuité visuelle, qui confirment et légitiment son titre. Cette fois, il était debout pour la prière du matin, à l’aube et la lumière pointait à l’horizon, progressivement, mais toujours concentré sur sa dévotion, il ne voyait rien. A la fin de son devoir spirituel, comme il se doit, il salua à droite et à gauche, les anges et les esprits confondus. En se levant, il regarda devant lui, il commençait à faire plus clair et son regard tomba, juste devant le bateau, sur le corps d’une femme corpulente flottant sur le dos entre les vagues, avec son enfant sur la poitrine, morts tous les deux. Une image terrible, qui le prit à la gorge et l’immobilisa sur place. Tout de suite, il recommença encore sa prière, à une voix plus haute cette fois, afin de la faire parvenir à la divinité, aux anges et aux preneurs de décisions dans ce monde irresponsable

Tuesday, December 13, 2022

Espoir et désespoir

 

La bouteille à la mer, une espérance.

                     Elle était une honorable Dame, journaliste de la fameuse radio France-Culture, qui vint visiter le musée mémoire de la mer, ou comme on veut l’appeler le musée des migrants, afin de montrer une bouteille à la mer, qu’elle avait trouvé sur les côtes de l’île Italienne Lampedusa. En effet, l’action écologique de Zarzis, avait trouvé une soixantaine de bouteilles à la mer, dont les messages divers, ne venaient jamais des migrants clandestins, même les appels au secours, venaient d’estivants perdus dans la mer. Un constat compréhensible, tant les migrants n’envisageaient pas cette façon de communiquer, car elle les met, directement devant les risques à encourir et l’éventualité d’un destin tragique. Ce refus même, qui est adopté par les locaux, qui ne viennent pas au musée des migrants, pour ne pas se confronter aussi à la réalité et aux risques potentiels, car la majorité des gens est culturellement acquises à l’attraction du nord. Pendant que celle amenée par la journaliste, est particulière et provient d’un groupe de jeunes algériens, qui allaient en bateau clandestinement vers Lampedusa, très heureux d’avoir eu leurs baccalauréats et pleins de joie, car au moment d’avoir écrit la lettre à la mer, ils venaient de dépasser la limite des eaux territoriales vers le nord. C’étaient plusieurs petits textes et signatures, qui témoignent l’ampleur et la teneur, de la ruée vers le nord par tous les moyens. C’est la première lettre à la mer qui provient de migrants en mer et malgré des recherches de part et d’autre, on n’avait pas réussi à trouver les traces de ces jeunes, malheureusement, tout en espérant, qu’ils auraient atteint la terre ferme, que ce soit au sud ou au nord de la méditerranée.