Thursday, March 29, 2018

"je dénonce"

Ce n’est pas le « j’accuse » de l’affaire Dreyfus, la protestation contre l’empoisonnement de Socrate, le lynchage d’El Halladj, la pendaison de Sacco et Venzetti, l’orchestration des guerres meurtrières, l’instrumentalisation des famines, la gestion des pestes et de la modification génétique… Ce ne sont pas seulement, le commerce triangulaire de la traite humaine, les génocides ethniques partout dans le monde, les compromis à sens unique au service du mal, la mainmise sur les mécanismes de la nature en produisant la vie dans des batteries industrielles…mais, un cri total, de dénonciation, de refus, de protestation, de colère, d’insubordination totale, de mutinerie à bord, de coup de gueule retentissant, d’accusation irrévocable de mise à l’index en flagrant délit, des preneurs de décisions humains depuis l’avènement de l’esprit humain. Une vérité douloureuse, qui se manifesta à travers toutes les gesticulations de l’homme à travers son histoire macabre. Avec catastrophisme et refus légitime, cette situation de boucheries humaines interposées, aurait pu s’arrêter depuis la deuxième guerre mondiale et dans le conteste ambigüe de « never again », ou « plus jamais çà », quand la violence aurait dû être déconstruite à l’extrême. De multiples rendez vous avec l’histoire, d’occasions concertées et irrévocables, auraient pu venir à bout des malheurs de l’humanité. A quel point fallait il faire de compromis dans le sens de satisfaire l’industrie militaire, et jusqu’à quels millions va t il falloir y réfléchir sérieusement !! De ma part, Boughmiga le néanderthalien, homo sapiens sapiens, Tunisien, arabo musulman, citoyen du monde, militant global pour les causes écologiques et humaines, rencontrant presque chaque jours, les rejets par la mer des restes des victimes de l’émigration clandestine, dénonce solennellement cette violence et cette destruction de masse, des pauvres et des démunis. Une situation, qui était justifié par la dictature de Kadhafi, mais qui perdure, par la nature des structures économiques et des rapports de profits entre les pays. « Mamadou », comme je l’appelais arbitrairement et avec une amitié intellectuellement fétichiste, était la victime typique de ces drames malheureusement durables. Un homme, qui avait été opprimé au pays de sa naissance, épuisés par la traversée du Sahara vers la mer de Lybie, exploité sauvagement dans ce pays, expédié sommairement dans des bateaux vétustes vers les forteresses du nord…pour mourir bêtement noyés en mer entre les bâtiments de guerre et les plateformes pétrolières. Un homme, pauvre, comme la plupart, qui grandit sans dignité, vit sans dignité et mourut sans dignité…sous les yeux indifférents des mastodontes mercantilistes. Quelques uns, eurent « la chance » de tomber sur Boughmiga sur les plages de Zarzis et Chamseddine Marzouk dans le croissant rouge Tunisien, pour avoir enfin, un enterrement digne, des prières sur leurs âmes et un respect universel, Allah Yarhamhom. Que ceux qui ne veulent pas regarder la vérité en face, admettent au moins cette situation humanophage, vorace, se placent au niveau de leur responsabilité historique et dénoncent haut et fort toutes les violences contre la vie, d’où qu’elles viennent. Paix à vos âmes, solidarité et compassion à Mamadou et les autres. Lihidheb Mohsen « Boughmiga » 29.03.18