Wednesday, July 24, 2019
Susceptibilité et clairvoyance.
Enfin, les élus se prononcent, d’une façon ou d’une autre, l’un au parlement, l’autre dans une conférence de presse et bien d’autres, officieusement sur les fameux réseaux sociaux, terrains de la discorde en boule de neige. Bien sur, si discorde sérieuse il y a vraiment et mériterait des prises de positions tranchantes. Sans avoir eu la possibilité de suivre certaines polémiques des derniers jours et essayant de rester au dessus des susceptibilités souvent excessives des uns et des autres, je tiens à confirmer mon admiration, ma reconnaissance et mon respect aux agents municipaux de la mairie de Zarzis, qui depuis 1998 s’occupaient du transport et l’enterrement des corps des victimes de la mer dans plusieurs endroits appropriés selon les conjonctures. Cette reconnaissance à des personnes que les situations laissaient dans l’anonymat, par modestie, peut être par choix de « soldat inconnu », ne pouvait occulter les efforts et actions des agents de la protection civile, les gardes maritimes, la croissant rouge, l’hôpital de Zarzis et certains activistes et la société civile. Un phénomène, mobile, vivant parmi les morts, nouveau, insolite, peu structuré, peu normalisé et légiféré, ouvert aux affluences, extra national, permissif, de préoccupation universelle….qui avait, forcément, engendré des glissements comportementaux chaotiques et quelques fois fâcheux. Bien sur, l’accusation gratuite et peu justifiée de certains médias relatifs à un éventuel enterrement collectif des victimes, avait été vivement réfutée par les élus locaux en menaçant de se référer à la justice s’il le faudrait. De l’autre coté, j’ai toujours expressément manifesté mes réserves vis-à-vis de certaines récupérations excessives polarisant seulement sur une partie ou une personne comme si elle faisait tout le travail humanitaire, mais d’après plusieurs militants internationaux crédibles, qui voyaient aussi cette personnalisation réductrice injuste, les médias occidentaux préféreraient pour les besoins de leurs publics, avoir affaire à une seule idole, une sorte d’héros, de symbole joignant l’insolite, l’humanitaire et le soi disant contestataire, en vogue. Quant aux contacts incontrôlés avec les entités internationales, il y a le droit de regard des autorités compétentes. Bien sur, il y a des conflits d’intérêts, des divergences des points de vue, des opportunités, des incompréhensions, des préjugés et des itinéraires comportementaux et légaux absents, qui compliquent la situation. Un parcours confus, chaotique, dont la seule constance était la souveraineté (Municipalité, protection civile, autorités, justice, médecine légale) œuvrant à secourir, enterrer dignement les victimes et se comporter avec les moyens de bord. Un paysage normal, d’une catastrophe humaine qui perdure et qui comporte aussi ses faiblesses, que ce soit sur le terrain de l’action ou d’après des témoignages, lors des secours en mer par les autorités maritimes. On peut dire que nul n’est parfait et il y a toujours des choses à dire et redire souvent gratuitement, vis-à-vis de chaque partie. N’avait on pas dit que les vaillants pêcheurs de Zarzis passaient leurs enfants vers l’Europe, les agents municipaux faisaient leur travail, les organisations de la croissant rouge et la croix rouge se rejetaient la balle, les associations philanthropes internationales se relayaient péniblement, les antennes des pays du nord instrumentalisaient les faiblesses et les faibles, les bénévoles devenaient des suspects potentiels, les autres différends devenaient des concurrents…., une série d’inadéquations à ne plus finir….au détriment, d’une région, où tout le monde sans distinction avait fait honorablement ce qu’il pouvait. Ce qui devrait aussi tolérer la vérité des choses, car il y a des erreurs importantes chez chaque intervenant, qu’il faudrait réviser et ne plus tomber dans ses fautes aussi peu graves soient elles.
Voici donc, une occasion en or, pour une révision des attitudes des uns et des autres vis-à-vis de ce problème des victimes et de la migration clandestine en général, qui pourrait aussi être un point de départ pour une concertation civilisée avec touts les intervenants. Pour cela, les élus de Zarzis, avaient réclamé la concrétisation et l’urgence des points suivants.
-1 Création d’un centre de médecine légale à Zarzis équipé et opérationnel pour les prises d’identifiants d’ADN.
-2 Acquisitions de moyens de transports adéquats et suffisants pour le transport des corps des victimes en mer.
-3 Désignation et formation de groupes d’actions spécialisés dans le traitement des corps des morts, voir, rassemblement, transport, enterrement et ce dans les municipalités Zarzis Sud et Zarzis Nord.
-4 Constitution de fonds pour la formation du personnel intervenant.
Par la même occasion et pour garder un aspect historiciste lucide et crédible, il y a lieu d’admettre que nul n’est au dessus des erreurs et les plus sages et les plus humains, seraient aussi ceux qui tendent la main à l’autre, pour la noblesse de la cause, le respect des morts et la grandeur des valeurs de la région.
Lihidheb Mohsen Zarzis. 23.07.19
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