Tuesday, November 30, 2021

La Manche ou la Méditerranée...Kif Kif.

 


 



Comme si l’on ne meurt pas dans les mers du nord,

Comme si la mort n’arrive que dans la méditerranée,

Où sous les murs de la honte et de l’esprit retord,

Et entre les dunes brulantes du désert du Ténéré.

Il n’arrive pas qu’aux autres, le malheur,

D’ailleurs, vous en faîtes, la triste histoire,

Par du cynique ou par l’involontaire,

Et voilà les migrants qui en subissent la terreur.

Une sorte de génocide, atroce et conscient,

Un ghetto, une shoah, un pogrom permanent,

Qui frappent ensemble ou à son tour chacun,

Les pauvres du monde, les futurs vrais humains.

Pourquoi s’offusquer quand dans la manche on se noie,

Pendant que chaque jour la mort prend partout des migrants,

Au vu et au su des preneurs de décisions,

Qui refusent les solutions dignes de foi.

On peut crier tant qu’on veut, scander le naufrage,

Faire des poèmes, des films et des tirades amères,

Ce ne seront que les complices du folklore de la guerre,

Qui acceptent les faits, composants le paysage.

Quand ils sont déjà morts, dans la mer ou dehors,

Leur faire un paradis d’Afrique, en fresques et mosaïques,

Ou leur faire des prières, coraniques ou bibliques,

Il serait bien trop tard, pour ces innocents pourtant forts.

Alors, il faudrait, laisser faire laisser passer,

Les hommes autant que les marchandises, en vigueur,

Et investir dans les pays en difficultés,

Un peu de ce qu’avaient chiper les conquistadors-mineurs.

Ah, pourtant, elle tourne, la manivelle,

On est déjà, presque les mêmes dans les gouts,

Dans la consommation sauvage jusqu’au bout,

Et notre avenir serait forcément, universel.

Car de toutes les façons, Mamadou, de la brousse,

Investira le monde en réponse à la nature,

Avec sa vigueur, ira toujours vers la verdure,

Vers un monde, en manque de sagesse.

 

Lihidheb Mohsen Eco artiste 28.11.2021

Friday, November 26, 2021

Le nord de l'espoir.



 

C’est avec le vent du nord,

Qu’arrive l’indispensable pluie,

Arrive aussi la nuit la fraicheur

Après chaque, Sirocco fort.

C’est du nord que les vagues arrivent,

Apportant des objets flottants,

Des bouteilles et des planches sur les rives,

Utiles à nos cabanes de paysans.

Avec les stupides guerres mondiales,

Arrivaient aussi des corps humains,

Comme il en est maintenant,

Des victimes de la migration naturelle.

Un état des faits qui se développe, durable,

Comme le fait l’intelligence aussi, incapable,

D’améliorer la vie des hommes, partout

Et garantir un relatif bien être, pour tous.

Voilà donc, habitué à trouver quelques fois des corps,

Boughmiga, tomba sur un ballon d’enfants en couleurs,

Dans lequel, ils auraient investi du bonheur,

Pour réchauffer les cœurs et condamner la mort.

Fallait-il, que ce monde soit géré par les enfants,

Par les rêves et l’entrain innocent, pratiques,

Et arrêter toutes les violences, iniques,

En donnant à la vie, ses chances pour de bon.

 

Lihidheb Mohsen 26.11.2021

Mémoire de la mer et de l’homme.

Wednesday, November 3, 2021

Riace....ce qu'il fallait.


                  


Riace, Zarzis, Camini, Badolato, Capo Rizzuto… et bien d’autres villes, avaient accueillis les migrants à bras ouverts, sans réserve ni précautions. Un geste de solidarité et d’humanité, qui sied à toute population qui se respecte et intègre les mouvements humains, depuis la nuit des temps. Une cohésion fructueuse sur les plans culturels, sociaux et même économiques, ce qui avait été démontré dans les exemples cités. Dans le livre de Lucano, « Grâce à eux », il est question d’une expérience dans le sud de l’Italie, où les villes du littoral sud, avaient reçu les vagues de migrants échouées sur les plages désertes. Dans une démarche assez pertinente, le, s migrants avaient pris place parmi la population pour animer les maisons abandonnées, rouvrir les écoles, assurer les travaux agricoles et réanimer une activité artisanale en décadence. Bien sûr, les tracas administratifs, le financement et l’encombrement, n’avaient pas facilité les choses. Le rôle du maire Mimmo Lucano, ainsi que les militants sociaux sur place, étaient déterminants pour coordonner ce mixage inter culturel. Il parait qu’il est maintenant incarcéré pour de supposés délits relatifs à cette période et Boughmiga, revendique haut et fort sa libération, des griffes de la voracité de la droite et le milieu mafieux. Comme le hasard fait bien les choses, une bouteille à la mer, avec un joli texte, était parvenue à Boughmiga en 1997, sur les plages de Lemsa, peut de temps avant l’arrivée des migrants en Italie du sud en question, et dans laquelle, l’expéditeur voulait faire connaitre son village au monde, à travers les vagues de la providence, l’art et la poésie. Une requête qui paradoxalement fut comblée, par l’arrivée du boat people à cet endroit et que Boughmiga avait entendu dans les informations à la télé. La vie fait bien les choses, mais le retard dans la prise de connaissance de ce qui se passe de l’autre coté de la mer, l’occultation médiatique sur certains sujet et le manque de communication, surtout avec l’Italie proche, étaient étonnants, surtout quand il a fallu une décennie presque pour être à jour de cette odyssée humaine. Ce n’était qu’en 2019, qu’un groupe de militants avait informé Boughmiga de l’histoire de Riace, pour laquelle, il avait aussitôt écrit un poème de solidarité et de reconnaissance.

Comme Riace…

 

Comme Riace, la mer descend avec le vent,

Avec les vagues et les caprices du temps,

Les bateaux guerriers de Carthage et d’Athènes,

Les hordes de dauphins et les belles sirènes,

Et voilà encore, à sa grandeur et honneur,

De la brousse arrivent des frères et des sœurs,

Pleins d’angoisse, de désarroi et de peur,

Et pleins de sagesse et de bonté de cœurs,

Que Riace accueille dans son nid,

Entre migrants pacifiques et gens du pays,

Une poignée de mains entre les hommes,

Au dessus des lois et des dogmes,

Pour déconstruire des préjugés gratuits,

Et faire de la convivialité un mode de vie.

Comme Zarzis, comme Riace, des cas écoles criants,

Dans l’histoire et le parcours des migrants,

Pour rester des tremplins pour un monde meilleurs,

Pour un monde solidaire, sans visas ni frontières.

 

Lihidheb Mohsen 02.08.19

(En hommage aux habitants de Riace,

Son maire Lucano, aux militants de Zarzis,

La caravane des migrants

Et touts les combattants de la liberté.)