Dans le tumulte de l’inquiétude au sujet des disparus en mer et les recherches par tout le monde d’éventuels signes de survie des jeunes migrants, l’action mémoire de la mer et de l’homme, aussi solidaire soit-elle, n’a pu s’activer dans l’aval du phénomène, car par principe, elle milite depuis 1995 dans l’amont pour la sensibilisation, la dénonciation et la colère contre les preneurs de décisions de part et d’autre la mer anthropophage. Une attitude qui ne plairait pas au populisme en vigueur au point que les gens, même les touchés, refusent de visiter le « musée des migrants » par ce qu’ils ne supportent pas de voir la vérité en face et d’admettre les risques de cette aventure périlleuse. Sans fléchir, l’action depuis ladite date, à toujours mener un combat non-stop par les textes, la poésie, les films documentaires, le musée et les configurations artistiques. Par ce dernier procédé, Boughmiga est au huitième assemblage qu’il commença ce matin, en fusionnant les mémoires de quelques livres de sa bibliothèque et celles des chaussures des victimes de la mer rassemblées depuis le début du drame. Une fusion, visuelle et tactile, simulant une planète pleine de chaussures, au milieu de laquelle un bateau de migrants portant des clandestins avec des livres comme un porte containers fonçant obstinément vers le nord. D’autres livres épars entre les chaussures, de par leurs auteurs et titres, rayonnent d’une correspondance presque vivante entre la réalité et la noblesse des valeurs intrinsèques de la civilisation humaine. Ainsi, Nietzsche, Musil, Rousseau, Diderot, James Joyce, Jack London, Gibran, Dostoïevski, Voltaire, Dante, Cervantes, Soljenitsyne, Zola, Chaala Mejai, Steinbeck, Moncef Chebbi, Habib Khenissi, Hemingway et bien d’autres livres de philosophie, s’affalent entre les chaussures diverses, à partager et véhiculer la mémoire collective des uns et des autres, dans un appel de justice, d’équité et dignité humaine. Une proximité de valeurs, d’idées et d’histoires, malheureusement trahies par l’inadéquation des violences avec la noblesse de la civilisation humaines acquises à travers les guerres dans l’histoire.
Le
bateau de fortune des migrants clandestins, est aussi en vérité, un porte
containers, plein de livres vrais et virtuels, portant l’essence de la mémoire
collective, dans un élan de vie et de sagesse.
Lihidheb
Mohsen 09.10.2022
Action mémoire
de la mer et de l’homme Zarzis.
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