Vu à partir de Zarzis, ce drame de la migration clandestine, a un parcours historique et à travers l’action mémoire de la mer et de l’homme, toujours active avec l’environnement et la mer depuis 1993, que l’on essaie de suivre par des focalisations exhaustives :
-
Depuis 1995 les chaussures des
migrants clandestins perdus en mer allant de Tripoli ver l’Italie, avaient été
trouvé sur les plages de Zarzis.
-
Au début du millénaire, des
cadavres sporadiques parvenaient à la région et que l’on constatait par le
passage du tracteur municipal à travers le village marin avec une odeur insupportable
infestant leur parcours jusqu’à la déchetterie cimetière d’autrefois.
-
Plusieurs cadavres de victimes
de la mer avaient été enseveli dans le cimetière local mais devant l’affluence
les gens avaient protesté poliment.
-
Devant le nombre de plus en
plus important, la mairie avait désigné un terrain d’environ quatre cents
mètres pour un cimetière approprié aux victimes de la mer.
-
L’endroit du cimetière était
gardé secret et sans indication pour l’on ne sache pas les conditions d’enterrement
et de prise d’ADN.
-
Les autorités avaient refusé de
dévoiler l’endroit des enterrements et devant mon insistance ils m’avaient
menacé très sérieusement.
-
Malgré la bonne foi et la
bravoure des intervenants, surtout de la mairie, l’opération d’enterrement se
passait au tractopelle….
-
En 2011 une croissance des
morts à la mer s’est accentuée et la croissant rouge avait participé amplement
sans parvenir à faire des mises à terre dignes et règlementaires.
-
Les flux de migrants
clandestins étaient massifs et en présences des uniformes on ne pouvait que
vérifier si les bateaux feraient l’affaire de traverser la mer sans prendre de
l’eau.
-
Le cimetière avait pris le nom
de celui des inconnus et jusqu’en 2020 les tombes étaient toujours
approximatives.
-
L’espace se réduisait et il
fallait acheter un nouvel endroit pour les enterrements.
-
La société civile commença à
affluer sur l’endroit et avec le concours d’une Dame spécialiste en génétique, on
a essayé d’établir un système moderne d’identification, mais la corruption était
énorme.
-
Nous n’étions pas d’accord
pour l’endroit actuel cimetière « Jardins d’Afrique » car c’était un
lac salé et derrière un foyer de migrant, ce qui était immoral et inadéquat. Où
vivre où mourir.
-
Par des moyens que l’on ne pouvait
admettre, le terrain était acheté pour ce nouveau cimetière et construit avec
un grand tapage de béton et de plantes en plastique.
-
Lors d’une grande affluence de
cadavre, l’endroit avait été utilisé pour des enterrements suspects qui avaient
été rectifié plus tard.
-
Lors de l’inauguration de cet endroit, le
donateur avec la complicité directe de la mairie et la croissant rouge régionale,
avaient sciemment refuser d’inviter les braves pêcheurs de Zarzis, qui avaient
sauvé beaucoup de migrants, certains activistes de la région et l’action
mémoire de la mer et de l’homme qui dans son musée porte les chaussures des
victimes de ce drame et toute leur mémoire. Une omission grave, inhumaine peu
patriotique, surtout quand les visiteurs étaient des ministres et la présidente
de l’Unesco…
-
Entretemps, l’honorable Dame
militante avec une association Hollandaise, avait commandé de l’étranger une
série de morgues pour ce nouvel endroit, mais devant la nécessité de technicien
pour les gérer, on les avait offerts à l’hôpital régional de Zarzis.
-
Dans un grand hôtel, la mairie
avait organisé une conférence de presse, pour dénoncer un activiste qui disait
dans les documentaires qu’il avait enterré trois cents personnes dans l’ancien
cimetière, au point de devenir très célèbre avec une notoriété internationale,
ce qui est d’après les gens de la municipalité une occultation de leurs efforts.
Une situation dans laquelle j’avais soutenu avec force l’activiste, partant du
fait accompli et la grande publicité relativement juste à l’humanisme de Zarzis.
-
Paradoxalement, quand une
rencontre internationale d’une centaine d’activistes organisé par ledit
activiste et l’association des pêcheurs, le musée des migrants « comme on
dit » avait été sciemment omis du programme et ne le visitèrent que quelques
personnes vraiment engagées à la cause.
-
Quand un secteur de la vie,
est géré par des gens au quotient intellectuel modeste, des opportunistes ou
des opérateurs sans moralité ni éthique, il y aura toujours de difficultés et c’est
qui résultera tout au long de cette noble activité.
-
Au moins quarante mille
personnes sont parties de Zarzis dont la moitié serait des locaux.
-
Comme ils sont parties par
mer, c’était des pêcheurs qui leur avaient ouvert le passage dont des personnes
célèbres en 2011.
-
L’arrogance et l’exhibitionnisme
de richesses par les fils d’émigrés à l’étranger en vacances à Zarzis, avaient
joué un grand rôle dans la décision des jeunes de tenter leur chance par tous
les moyens.
-
Il faut dire que la mentalité
en cours avait joué un rôle décisif allant jusqu’à voir les parents encourager
leurs enfants à partir en leur fournissant leurs maigres biens pour faire le
voyage en mer.
-
Il faut dire que les valeurs
sociales refusaient cette migration dangereuse, mais l’esprit d’arrivisme favorisé
par le régime Ben Ali, avait investi la société au point de voir l’opportunisme
officialisé.
-
La migration clandestine à
partir de Zarzis était constante et sans accidents notoires peut être à cause
du savoir faire des marins et capitaines.
-
En 2014 quatorze jeunes sont
disparus en mer sans laisser la moindre trace jusqu’à nos jours. Des victimes
sur bateau à Djerba, sans compter les drames de Gabés, Kerkennah, Sfax, et les
villes du sahel.
-
Une complicité tacite avait
permis la complaisance et l’acceptation, des passeurs, rabatteurs et
capitaines.
-
Parallèlement à l’élan de
survie des Africains, l’élan acculturel de nos jeunes, est aussi fort et aussi
critique. Au point de voir tout le monde acquis à l’idée de partir vers le nord
par tous les moyens.
-
Dans cet esprit, personne ne
venait visiter le « musée des migrants » tant ils ne voulaient pas se
confronter à leurs consciences et refusaient de voir les risques directs et
futurs de cette fâcheuse aventure.
-
Bien sûr, sans cynisme et avec
toute la solidarité avec la vie humaine, il y a toujours un taux de d’accidents
proportionnel au nombre des mouvements dans n’importe quel domaine.
-
Le 21 septembre 2022 à vingt
heures, de la plage de Souihel, avec un bateau vétuste en plastique, dix-huit
personnes et un bébé, prirent la mer vers Lampedusa, dans des conditions
climatiques calmes mais des prévisions de grande tempête.
-
Le passeur aurait donné les
commandes à un jeune inexpérimenté pour assurer le voyage et descendu du
bateau.
-
Après trois jours au milieu
desquels la tempête fit rage, les gens ont donné l’alerte sans que les
autorités n’interviennent pour faire des recherches sous prétexte les
conditions climatiques.
-
Une dizaine de jours après, un
corps est parvenu à la plage et encore d’autres qui avaient été hâtivement
enterrés au cimetière « jardins d’Afrique » sans les avoir soumis à l’identification
ni à la médecine légale.
-
Par un concours de photos de
vêtements portés par les corps, les parents des disparus étaient très en colère
et exigèrent les dés inhumations des corps pour faire des analyses légales et
faire le processus régulier.
-
Les braves pêcheurs de la
ville de Zarzis et ses environs, avaient fait plusieurs sortis collectives
ratissant la mer et trouvèrent en un jour seulement huit cadavres.
-
Certains ont été identifié, d’autres
portaient des passeports Syriens pendant que des gens criaient leur douleur et
leur impuissance devant tant d’incapacité.
-
Les citoyens durant les
derniers jours, ont fermé les routes aux heures de pointe et aux endroits
stratégiques et compte faire à la ville une journée de grève générale, pour
protester contre cette médiocrité et exiger la réaction de la centrale
politique.
-
Malgré la grande solidarité
avec les parents des victimes et des disparus, il faut admettre que ce drame
est aussi catastrophique que celui de « Aam El Gareb » en 1907, et
nécessite une révision des procédures d’intervention, de sauvetage, de secours,
d’identification, d’enterrements dignes et un respect inconditionnel à l’éthique
humaine.
Pourtant, depuis cette
grande catastrophe, au moins deux bateaux auraient pris la mer clandestinement,
vers Lampedusa, un phénomène qui ne s’arrêtera jamais, tant que les preneurs de
décisions de part et d’autre, n’avaient pas facilité le mouvement des gens et
investir pour de bon dans les pays pauvres, pour l’emploi et le bien-être.
Avec le soutien, la
solidarité et la compassion de l’action mémoire de la mer et de l’homme Zarzis,
qui demande, comme elle l’a toujours fait, beaucoup de sérieux et d’engagement
pour le respect de la nature et surtout l’être humain.
Lihidheb
Mohsen 1110.2022
No comments:
Post a Comment