Tuesday, October 11, 2022

Zarzis, diagnostic d'un drame.

 


 


Vu à partir de Zarzis, ce drame de la migration clandestine, a un parcours historique et à travers l’action mémoire de la mer et de l’homme, toujours active avec l’environnement et la mer depuis 1993, que l’on essaie de suivre par des focalisations exhaustives :

-        Depuis 1995 les chaussures des migrants clandestins perdus en mer allant de Tripoli ver l’Italie, avaient été trouvé sur les plages de Zarzis.

-        Au début du millénaire, des cadavres sporadiques parvenaient à la région et que l’on constatait par le passage du tracteur municipal à travers le village marin avec une odeur insupportable infestant leur parcours jusqu’à la déchetterie cimetière d’autrefois.

-        Plusieurs cadavres de victimes de la mer avaient été enseveli dans le cimetière local mais devant l’affluence les gens avaient protesté poliment.

-        Devant le nombre de plus en plus important, la mairie avait désigné un terrain d’environ quatre cents mètres pour un cimetière approprié aux victimes de la mer.

-        L’endroit du cimetière était gardé secret et sans indication pour l’on ne sache pas les conditions d’enterrement et de prise d’ADN.

-        Les autorités avaient refusé de dévoiler l’endroit des enterrements et devant mon insistance ils m’avaient menacé très sérieusement.

-        Malgré la bonne foi et la bravoure des intervenants, surtout de la mairie, l’opération d’enterrement se passait au tractopelle….

-        En 2011 une croissance des morts à la mer s’est accentuée et la croissant rouge avait participé amplement sans parvenir à faire des mises à terre dignes et règlementaires.

-        Les flux de migrants clandestins étaient massifs et en présences des uniformes on ne pouvait que vérifier si les bateaux feraient l’affaire de traverser la mer sans prendre de l’eau.

-        Le cimetière avait pris le nom de celui des inconnus et jusqu’en 2020 les tombes étaient toujours approximatives.

-        L’espace se réduisait et il fallait acheter un nouvel endroit pour les enterrements.

-        La société civile commença à affluer sur l’endroit et avec le concours d’une Dame spécialiste en génétique, on a essayé d’établir un système moderne d’identification, mais la corruption était énorme.

-        Nous n’étions pas d’accord pour l’endroit actuel cimetière « Jardins d’Afrique » car c’était un lac salé et derrière un foyer de migrant, ce qui était immoral et inadéquat. Où vivre où mourir.

-        Par des moyens que l’on ne pouvait admettre, le terrain était acheté pour ce nouveau cimetière et construit avec un grand tapage de béton et de plantes en plastique.

-        Lors d’une grande affluence de cadavre, l’endroit avait été utilisé pour des enterrements suspects qui avaient été rectifié plus tard.

-         Lors de l’inauguration de cet endroit, le donateur avec la complicité directe de la mairie et la croissant rouge régionale, avaient sciemment refuser d’inviter les braves pêcheurs de Zarzis, qui avaient sauvé beaucoup de migrants, certains activistes de la région et l’action mémoire de la mer et de l’homme qui dans son musée porte les chaussures des victimes de ce drame et toute leur mémoire. Une omission grave, inhumaine peu patriotique, surtout quand les visiteurs étaient des ministres et la présidente de l’Unesco…

-        Entretemps, l’honorable Dame militante avec une association Hollandaise, avait commandé de l’étranger une série de morgues pour ce nouvel endroit, mais devant la nécessité de technicien pour les gérer, on les avait offerts à l’hôpital régional de Zarzis.

-        Dans un grand hôtel, la mairie avait organisé une conférence de presse, pour dénoncer un activiste qui disait dans les documentaires qu’il avait enterré trois cents personnes dans l’ancien cimetière, au point de devenir très célèbre avec une notoriété internationale, ce qui est d’après les gens de la municipalité une occultation de leurs efforts. Une situation dans laquelle j’avais soutenu avec force l’activiste, partant du fait accompli et la grande publicité relativement juste à l’humanisme de Zarzis.

-        Paradoxalement, quand une rencontre internationale d’une centaine d’activistes organisé par ledit activiste et l’association des pêcheurs, le musée des migrants « comme on dit » avait été sciemment omis du programme et ne le visitèrent que quelques personnes vraiment engagées à la cause.

-        Quand un secteur de la vie, est géré par des gens au quotient intellectuel modeste, des opportunistes ou des opérateurs sans moralité ni éthique, il y aura toujours de difficultés et c’est qui résultera tout au long de cette noble activité.

-        Au moins quarante mille personnes sont parties de Zarzis dont la moitié serait des locaux.

-        Comme ils sont parties par mer, c’était des pêcheurs qui leur avaient ouvert le passage dont des personnes célèbres en 2011.

-        L’arrogance et l’exhibitionnisme de richesses par les fils d’émigrés à l’étranger en vacances à Zarzis, avaient joué un grand rôle dans la décision des jeunes de tenter leur chance par tous les moyens.

-        Il faut dire que la mentalité en cours avait joué un rôle décisif allant jusqu’à voir les parents encourager leurs enfants à partir en leur fournissant leurs maigres biens pour faire le voyage en mer.

-        Il faut dire que les valeurs sociales refusaient cette migration dangereuse, mais l’esprit d’arrivisme favorisé par le régime Ben Ali, avait investi la société au point de voir l’opportunisme officialisé.

-        La migration clandestine à partir de Zarzis était constante et sans accidents notoires peut être à cause du savoir faire des marins et capitaines.

-        En 2014 quatorze jeunes sont disparus en mer sans laisser la moindre trace jusqu’à nos jours. Des victimes sur bateau à Djerba, sans compter les drames de Gabés, Kerkennah, Sfax, et les villes du sahel.

-        Une complicité tacite avait permis la complaisance et l’acceptation, des passeurs, rabatteurs et capitaines.

-        Parallèlement à l’élan de survie des Africains, l’élan acculturel de nos jeunes, est aussi fort et aussi critique. Au point de voir tout le monde acquis à l’idée de partir vers le nord par tous les moyens.

-        Dans cet esprit, personne ne venait visiter le « musée des migrants » tant ils ne voulaient pas se confronter à leurs consciences et refusaient de voir les risques directs et futurs de cette fâcheuse aventure.

-        Bien sûr, sans cynisme et avec toute la solidarité avec la vie humaine, il y a toujours un taux de d’accidents proportionnel au nombre des mouvements dans n’importe quel domaine.

-        Le 21 septembre 2022 à vingt heures, de la plage de Souihel, avec un bateau vétuste en plastique, dix-huit personnes et un bébé, prirent la mer vers Lampedusa, dans des conditions climatiques calmes mais des prévisions de grande tempête.

-        Le passeur aurait donné les commandes à un jeune inexpérimenté pour assurer le voyage et descendu du bateau.  

-        Après trois jours au milieu desquels la tempête fit rage, les gens ont donné l’alerte sans que les autorités n’interviennent pour faire des recherches sous prétexte les conditions climatiques.

-        Une dizaine de jours après, un corps est parvenu à la plage et encore d’autres qui avaient été hâtivement enterrés au cimetière « jardins d’Afrique » sans les avoir soumis à l’identification ni à la médecine légale.

-        Par un concours de photos de vêtements portés par les corps, les parents des disparus étaient très en colère et exigèrent les dés inhumations des corps pour faire des analyses légales et faire le processus régulier.

-        Les braves pêcheurs de la ville de Zarzis et ses environs, avaient fait plusieurs sortis collectives ratissant la mer et trouvèrent en un jour seulement huit cadavres.

-        Certains ont été identifié, d’autres portaient des passeports Syriens pendant que des gens criaient leur douleur et leur impuissance devant tant d’incapacité.

-        Les citoyens durant les derniers jours, ont fermé les routes aux heures de pointe et aux endroits stratégiques et compte faire à la ville une journée de grève générale, pour protester contre cette médiocrité et exiger la réaction de la centrale politique.

-        Malgré la grande solidarité avec les parents des victimes et des disparus, il faut admettre que ce drame est aussi catastrophique que celui de « Aam El Gareb » en 1907, et nécessite une révision des procédures d’intervention, de sauvetage, de secours, d’identification, d’enterrements dignes et un respect inconditionnel à l’éthique humaine.

                    Pourtant, depuis cette grande catastrophe, au moins deux bateaux auraient pris la mer clandestinement, vers Lampedusa, un phénomène qui ne s’arrêtera jamais, tant que les preneurs de décisions de part et d’autre, n’avaient pas facilité le mouvement des gens et investir pour de bon dans les pays pauvres, pour l’emploi et le bien-être.

                     Avec le soutien, la solidarité et la compassion de l’action mémoire de la mer et de l’homme Zarzis, qui demande, comme elle l’a toujours fait, beaucoup de sérieux et d’engagement pour le respect de la nature et surtout l’être humain.

                                                                       Lihidheb Mohsen 1110.2022  

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