Friday, June 16, 2017

La colére froite et bouillonnante.

Cette fois, c’est parti, en plein en face de la vérité, directement dans les rouages du problème, fini l’extrapolation, les fantaisies de tourner en rond, écrire un livre sur les Harraga, faire des poèmes sur l’émigration clandestine, fini le temps de se dérober, fini l’effroyable peur du problème et tourner au tour du sujet, il va falloir avoir du courage et assumer ses devoirs d’homme une fois pour toute. Pour cela, Boughmiga, se décida, d’aller voir de prés le cimetière improvisé des émigrés clandestins dont les corps parvenaient sur les plages de Zarzis depuis le siècle dernier. Sautant sur l’occasion, en tant que figurant il avait effectué la visite avec un photographe et Si Marzouk, un militant de la croissant rouge et véritable engagé à cette cause. Boughmiga s’était attendu à un endroit affreux et en plein dans la déchetterie, mais quand même le cimetière était improvisé à la va vite à coup de trucks et de monticules de sable. Ici un enfant de cinq ans, ici un autre de sept ans, avait dit Si Marzouk en montrant les tombes du doigt….sous nos regards glacés de compassion et d’amertume. Il y en avait partout les tas de sable et les derniers ensevelis étaient vingt sept, qui seraient parait il le premiers à être numérotés, signalés et authentifiés par des bracelets aux poignets et des prises d’ADN. Tout autour, juste au dessous des haies, de l’autre coté du talus des dizaines étaient enterrés. Il était évident que l’endroit était très mal utilisé et rien ne signalait sa nature ni des indications sur ses occupants sous terre, mais il devient désormais plein et une autre place devrait être trouvé les plus vite possible, surtout quand le flux vers le nord continu et des centaines de milliers sont en attente dans les camps de Libye. D’après Si Chamseddine Marzouk, les moyens de ces enterrements, les conditions et les étapes, étaient catastrophiques et se n’était que grâce à son dévouement et son engagement total envers. Il n y avait même pas de gants pour les mains ni masques disponibles et encore moins du personnel pour les opérations de mise à terre. Malgré que les trous et les enterrements se faisaient par les pelleteuses de la municipalité, Si Marzouk, tachait de donner aux corps assez de dignité et de respect. C’était bien lui qui avait confirmé l’état d’esprit de Boughmiga en criant haut et fort l’injustice que subissait et subisse encore les noirs africains, pendant leur vie dans les pays subsahariens, les humiliations et les fatigues de la ruée vers le nord, la traversée de la mort sur des bateaux de fortune, les conditions de leur enterrement et le traitement de leurs corps, une série d’iniquité et d’injustice totale et radicale, que toute le monde en était responsable et surtout les nantis qui avaient pris possession de la vie des autres. Devant cette injustice, il va falloir d’urgence trouver un autre terrain propre à cet effet, trouver des donateurs pour assurer cette tâche et participer directement à aider et donner à Mamadou ce qui appartient à Mamadou. Un grand merci aux citoyens de Zarzis, qui avaient accepter au début, quand les corps n’étaient pas nombreux, d’accepter leur enterrement dans le grand cimetière de la ville et faire les prières réglementaires sur leurs corps. Un appel urgent et pressant, pour la dignité de l’homme et pour l’humanité de l’homme au dessus des couleurs et des croyances, afin récolter des donations à cet effet. Allah, le tout puissant, saura départager les siens. Lihidheb Mohsen Zarzis 15.06.17

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