Sunday, June 18, 2017
Portraits et sagesse 108
Mongi Slim.
D’une famille éduquée de la région d’El Mouensa Zarzis, fils de Si Sadok le célèbre assureur, avec des frères et sœurs universitaires et hauts cadres, Si Mongi Slim, était un pharmacien bien connu dans la région de Médenine depuis les années soixante dix fit un parcourt très réussi dans son métier. Portant le nom et prénom d’une célèbre personnalité politique de l’après indépendance, il était bien au niveau de cet homonyme de la providence. Versé dans l’humanitaire, depuis le début du siècle, Si Mongi était presque la seule personne de l’aristocratie affairiste qui en échappa et donna sans limites de lui-même et de ses connaissances médicales. Dans une région où les volontaires philanthropes étaient très rares, il était un pionnier dans le domaine et il y avait toujours quelque chose à faire pour les autres, surtout dans le domaine de la santé, des secours et des préventions. Président du croissant rouge Tunisien de la région de Médenine, il était bien rodé par la gestion des interventions au camp humanitaire de la Choucha et fit du bon travail. Bien sur, en parallèle avec son travail dans sa pharmacie à Médenine, il avait beaucoup moins de travail que lors des flux de réfugiés de la Lybie, mais il y a toujours du travail surtout pour la gestion des foyers d’accueil et d’hébergement des vagues d’émigrés clandestins refoulés par la mer. Paradoxalement, il prenait tout sur le dos et le croissant rouge, s’occupe aussi des plusieurs activités, normalement, du ressort de la mairie et la société civile, comme le fait de rester en alerte pour l’enterrement des corps de naufragés, leur donner des numéros identifiants, prendre l’ADN de leurs cheveux, faire une statistique (new) crédible, chercher un cimetière car le premier est déjà plein…. Tout une série d’activité qui ne sont pas forcement du ressort de Si Mongi, mais qu’il assure et supervise volontiers. Véritable spécialiste et connaisseur des péripéties de l’émigration clandestine et des opérations de secours en général, de part sa condition de pharmacien mais aussi de volontaire humaniste, respects et reconnaissances à Si Mongi Slim, que la baraka de Dieu le comble de sa bénédiction.
Lihidheb Mohsen
Portraits et sagesse 107
Chamseddine Marzoug.
C’est une véritable figure du paysage social de la région, avec une grande personnalité d’équilibre et de sagesse. Une éthique héritée de la bonté des gens de Zarzis, mais aussi acquise par son long travail avec des artistes étrangers et beaucoup de relations avec les animaux domestiques de compagnie. Avec ces acquis de conception et comportementaux, Si Chamseddine, avait aussi travaillé dans l’humanitaire au milieu du grand camp de réfugiés venant de la Lybie vers la Choucha. Un lieu où des dizaines de milliers d’africains et d’asiatiques, avaient séjourné pour des périodes diverses et reçurent l’aide nécessaire des organisations humanitaires et des gens de la région. Une grande expérience et un grand bain de foule avec presque toutes les ethnies africaines et toutes les affinités culturelles et sociales. Quand il resta presque trois ans à habiter et travailler dans le camp, sa relation était exemplaire avec les ressortissants de toutes les nationalités et chaque soir, il était invité par l’une des familles pour partager les plaisirs de leur gastronomie et leurs merveilles culturelles. Chaque soir, en incognito, il se promenait entre les groupes de tentes, pour écouter les musiques de chaque pays et savourer leurs tam tam et leurs chants. Paroles de Boughmiga, personne ne peut écouter la musique mystique du nord du Mali et de l’Afrique, sans s’élancer dans la beauté de la spiritualité et des croyances. Ce que Si Chamseddine Marzoug, avait certainement acquis et ce qui influença positivement toute sa vie de militant humanitaire. Pour cela et depuis, il travailla activement avec la croissant rouge Tunisienne et assura les taches difficiles concertant les émigrés clandestins et leurs mésaventures. Dans des conditions limites, sans fonds, sans donations, sans gants pour enterrer les corps des naufragés, sans matériel et sans une cimetière appropriés aux victimes de l’émigration clandestine, il fit le nécessaire et de ses propres moyens, enterra dignement les corps parvenus sur les plages de Zarzis. Avec un élan humanitaire promettant, il est toujours en quête de donations pour acheter au nom d’une association, un terrain pour un cimetière des Harraga morts en mer. Avec une prise en main de l’authentification des corps, par l’adn, la photo, les bracelets de reconnaissance….ce que les collectivités locales n’avaient pas fait, Chamseddine est fier de cette initiative et promet de permettre une lecture et des identités descriptives des morts. Bravo, Si Chamseddine Marzoug, bon courage, en avant, et que les gris gris de la jungle africaine te protégerons et que Dieu le tout puissant, te comble de sa bienfaisance et sa miséricorde.
Lihidheb Mohsen 17.06.17
Refuge, au coeur de l'humanité.
Comme d’habitude, grâce aux vaillants pêcheurs de Zarzis, l’armée Tunisienne et la croissant rouge, des centaines d’émigrés clandestins, avaient été sauvés et ramenés à la terre ferme, dans de bonnes conditions de respect et professionnalisme. Souvent en panne d’essence, sur des embarcations quelques fois pneumatiques en état de délabrement, c’étaient presque toujours les poissonniers de Zarzis qui en rencontrant ces situations, lâchaient leur travaux et se consacraient à participer au sauvetage. Cette fois, c’était plus qu’une centaine de personnes trouvées flottant dans les mers depuis quelques jours en panne d’essence, sans eau, ni nourriture et sous le soleil terrible. Seule une grande dame qui serait décédé suite à une crise cardiaque, tant la panique et le désarroi étaient à leur extrême. Les Harraga, noirs africains, allaient se jeter dans la mer quand la marine Tunisienne les avait abordé mais tout de suite réconfortés par des gestes de secours, de soins et de fourniture de nourriture. Ils ne croyaient pas leurs yeux tant leur confiance en l’autre et surtout dans les hommes armés, était minime, mais peu à peu, ils purent constater comment ils eurent la chance de tomber entre de bonnes mains et dans un paradis de justice et d’humanité.
Pris en charge par la croissant rouge de la région de Médenine, les rescapés furent placé dans deux foyers dans la dite ville, avec touts les services de santé, d’hébergement, de nourriture…et surtout avec un accompagnement humain et juridique. Certains avaient la possibilité d’être visiter par leurs ambassadeurs en vu de leur rapatriement, d’autres, aidés par le croissant rouge, faisaient leurs divers contacts afin de choisir leur prochaine étape. Rares étaient ceux qui voulaient revenir à la Lybie, tant l’expérience était périlleuse et à risques majeurs. Chacun avait sa propre histoire, son propre parcours et témoin d’un ou plusieurs drames, où, quelques fois, il était la victime. Boughmiga avait bien vu la blessure béante d’une balla tirée dans la plante du pied, quand Mamadou courait pour défendre sa femme. Un autre avait montré une grande blessure au bras, fraichement cicatrisée, qu’il avait reçu quand il avait porté secours des amis en détresse. Bien sur, Boughmiga ne pouvait faire du voyeurisme ou se délecter du malheur des autres, surtout quand la drame était unanime et la catastrophe était générale. Avec une liberté réelle de circulation dans la ville, chose qu’ils ne pouvaient espérer même arrivés en Italie, ils pouvaient aussi faire de petits travaux de fermes, dans la construction ou la peinture, afin d’avoir un petit pécule. Les gens de la ville de Médenine, participaient par des dons en nourriture, surtout pendant le Ramadan et faisaient de leur mieux pour une convivialité humaine. Naturellement et sans se laisser emporter par les extrapolations, il y avait certains qui voulaient recommencer l’aventure et réessayer leurs chances, car revenir au pays était quasiment impossible, tant ils étaient considérés par la famille et le village, un investissement de gain ou de non retour. Quand bien même, ils seraient aussi caressés par les tentacules supra nationales des passeurs mafieux, pour leurs proposer d’autres couloirs et comment se faire assister par des mandats rapide de la famille d’origine. Sous prétexte de visites familiales ou d’amis, ces horizons fâcheux et dangereux étaient certainement miroités.
Toutefois, grâce à l’organisation du croissant rouge en la personne du directeur et grand humanitaire, Si Mongi Slim, ainsi que grâce à l’assistance pécuniaire de la Suisse, grâce aussi aux habitants de Médenine et le laisser faire éthique des autorités, on peut dire que les refugiés sont en de très bonne mains, en attendant leurs volontés pour des itinéraire de vie, moins aventureux. Mais en attendant des aides et des donations, pour la bonne marche des activités du croissant rouge, bon courage et bonne continuation, pour Mamadou, le malheureux depuis sa naissance et dans toutes les étapes de sa vie, meurtris, vendu, opprimé, refusé, rançonné…puisse trouver auprès de ses frères Tunisiens, ce havre de paix et d’éthique humaine.
Lihidheb Mohsen Zarzis 16.06.17
Saturday, June 17, 2017
Le drame du siécle.
Comme la guerre avait sa structure et perdure encore par ses éléments d’armement, de provocation, de déclenchement, de destruction, d’extension, de prolifération, de pénétration…l’émigration clandestine, malgré ses aspects généralement naturels et écologiques, l’émigration clandestine, commence à devenir un créneau de rabattage, de canalisation et de mercantilisassions des humains par la mafia à partir de leurs pays d’origines en plein de l’Afrique noire. Un couloir de calvaire, depuis la jungle ou la brousse, avec des promesses de croisières confortables à travers la mer vers le travail en Europe, des milliers de jeunes chômeurs et autres avaient été recrutés par des mafieux locaux pour faires l’objet rackets dans toutes les étapes de leurs itinéraires vers le nord. Ainsi, ils payaient à chaque passage dans un pays, à chaque ville, à chaque frontière. Des rançons en liquide ou en nature, que plusieurs payaient par de longs mois de travail gratuitement pour l’un des barons de la Hargua…pour retomber de toutes les façons dans les camps de rassemblements des postulants aux voyages dans des conditions inhumaines de claustration et de servitude. Toujours sous la menace des armes, le racket continu, le traitement comme du bétail, l’asservissement sexuel pour les femmes et l’exploitation de leur force de travail gratuitement et de force, ce couloir humain sombre et tragique, fonctionne toujours bien et devenu supra national. Tout en épargnant aux lecteurs certains détails pires que les drames des guerres, ces jeunes étaient rassemblés dans des camps privés, gardés par des hommes armés, sous les nez des milices impliqués impérativement…et la nourriture ne leur parvenait que rarement, pendant que l’eau était carrément vendu en ration et gare à celui qui ne payait, la mort de soif l’attendait au vu de tout le monde. Les troupeaux d’hommes avaient payé d’avance le prix du passage mais ne savaient jamais, quand, comment, où, ou bien dans quelles conditions. Sans prévenir, ils sont amenés en groupes sur les plages et derniérement parait-il, neuf grand pneumatiques auraient pris le large, surchargés dangereusement déséquilibrés. Comme si les risques de l’extorsion et la mort étaient réduis, voila que des bateaux fantômes barraient la route vers le nord et menaçaient de déchirer les pneumatiques si les passagers ne payaient pas une grosse somme. Un piratage qui aurait causé le naufrage de plusieurs dizaines de personnes mortes dans la mer, quand les « Asma boys » avaient sabordé l’embarcation de fortune. Mais devant ce danger de mort ultime, les Harraga, aurait trouvé un moyen de refus catégorique de payer et d’accepter la mer s’il le fallait, ce qui n’est pas toujours efficace et dépend de l’humeur et les caprices des assaillants. D’une autre coté, le prince de guerre organisateur du bout de ce couloir de traitement d’humains, composait aussi avec les semblants d’autorités miliciennes et « brulait » déclarait trois sur neuf embarcations à la garde maritime et assurer paradoxalement le passage des autres. D’après les témoignages, trois avaient été appréhendés et ramener sur la terre, deux auraient échoués, trois seraient parvenus à destination et l’autre était tombé en panne pendant plusieurs jours en pleine mer. Remarqués par les braves pécheurs de poisson de Zarzis, dans le large désert du plateau continental marin, la marine Tunisienne avait été informé par radio tout en donnant les provisions d’eau et de nourriture disponibles sur les bateaux de pèche aux rescapés, ce que les Zarzissiens avaient et ne pouvaient faire plus. D’après l’un des témoins la centaine de personnes entassée sur le zodiac avait eu peur en voyant les soldats en armes et voulaient se jeter en mer, mais les soldats les avaient calmés en leur donnant gilets de sauvetages, soins, nourritures et les trainèrent vers le port de Zarzis. Très peu habitués à des gens en armes justes et humains, les Harraga se sentirent enfin en sécurité, entre de bonnes mains, dans une sorte de paradis civilisé, surtout qu’on ne les contraindrait pas à revenir à l’enfer des « Asma boys ». Pendant que ces chanceux eurent un bon accueil, dans un foyer de la croissant rouge à Médenine, nourris et blanchis, dans une liberté complète avec de petites possibilités tacitement officieuse de travail de survivance, recevaient beaucoup de nourriture et de donations des habitants de Médenine et attendaient leurs ambassades pour d’éventuels rapatriements…., d’autres passèrent la mer, enfermés dans des camps de concentration des clandestins, sans liberté ni convivialité, en attendant leurs prise en charge par la quasi inévitable délinquance ou les tentacules de la pieuvre mafieuses des interminables vignobles du sud.
Ainsi tout en occultant les drames des parcours de se couloir de la honte, on ne peut oublier les femmes acculées à devenir des machines à sexe et leur renvoie dés qu’elles deviennent enceintes, on ne peut oublier le développement de la mécanique cynique de ce commerce humain en demandant des rançons aux jeunes noirs payés par leurs parents aux pays d’origine versés dans des compte anonyme contre leur liberté de continuer le parcours, on ne peut oublier les nouvelles arrivées par avions d’émigrés clandestins guidés vers la frontières et pris en charge par les passeurs d’hommes, mais on ne peut surtout pas oublier, l’hypothèse que pendant la dite révolution des dizaines de milliers de familles trouvèrent refuges dans le sud Tunisien tout en profitant des écoles, des hôpitaux et une hospitalité fraternelle et sincère….tout en pensant que si c’était le contraire et les gens devaient fuir vers la Lybie, femmes, enfants, hommes….auraient été vendus en pièces sur la place publique dés leur arrivée. Ce que tout les connaisseurs et les activistes sociaux avaient confirmé.
Ainsi, ce couloir de la mort, de la honte humaine, de la déchéance civilisationnelle, ne fait que s’amplifier et se développer dans les labyrinthes des frontières et des déserts politiques, sans perspectives de solution, ni de maitrise de l’émigration de plus en plus pressante et quelques fois légitime et écologique. L’aménagement des pays d’origine en une économie locale susceptible d’employer une grande partie de ses populations, l’ouverture des frontières du nord ce qui pourrait encourager cet ruée irrésistible, la facilitation des visas aux émigrés en leur laissant la latitude de revenir aux pays et se convaincre d’eux même des difficultés de l’emploi et la vie en Europe…ne peuvent être que des éléments de la solution d’un problème aussi complexe et profond dans les pays pauvres du sud.
Un autre cri de détresse et une demande pressente de secours à ses êtres humains afin d’humaniser au moins le couloir, ce drame du siécle et essayer de le contenir pour de grandes solutions pour tous.
Lihidheb Mohsen Zarzis 17.06.17
Friday, June 16, 2017
La colére froite et bouillonnante.
Cette fois, c’est parti, en plein en face de la vérité, directement dans les rouages du problème, fini l’extrapolation, les fantaisies de tourner en rond, écrire un livre sur les Harraga, faire des poèmes sur l’émigration clandestine, fini le temps de se dérober, fini l’effroyable peur du problème et tourner au tour du sujet, il va falloir avoir du courage et assumer ses devoirs d’homme une fois pour toute. Pour cela, Boughmiga, se décida, d’aller voir de prés le cimetière improvisé des émigrés clandestins dont les corps parvenaient sur les plages de Zarzis depuis le siècle dernier. Sautant sur l’occasion, en tant que figurant il avait effectué la visite avec un photographe et Si Marzouk, un militant de la croissant rouge et véritable engagé à cette cause. Boughmiga s’était attendu à un endroit affreux et en plein dans la déchetterie, mais quand même le cimetière était improvisé à la va vite à coup de trucks et de monticules de sable. Ici un enfant de cinq ans, ici un autre de sept ans, avait dit Si Marzouk en montrant les tombes du doigt….sous nos regards glacés de compassion et d’amertume. Il y en avait partout les tas de sable et les derniers ensevelis étaient vingt sept, qui seraient parait il le premiers à être numérotés, signalés et authentifiés par des bracelets aux poignets et des prises d’ADN. Tout autour, juste au dessous des haies, de l’autre coté du talus des dizaines étaient enterrés. Il était évident que l’endroit était très mal utilisé et rien ne signalait sa nature ni des indications sur ses occupants sous terre, mais il devient désormais plein et une autre place devrait être trouvé les plus vite possible, surtout quand le flux vers le nord continu et des centaines de milliers sont en attente dans les camps de Libye.
D’après Si Chamseddine Marzouk, les moyens de ces enterrements, les conditions et les étapes, étaient catastrophiques et se n’était que grâce à son dévouement et son engagement total envers. Il n y avait même pas de gants pour les mains ni masques disponibles et encore moins du personnel pour les opérations de mise à terre. Malgré que les trous et les enterrements se faisaient par les pelleteuses de la municipalité, Si Marzouk, tachait de donner aux corps assez de dignité et de respect. C’était bien lui qui avait confirmé l’état d’esprit de Boughmiga en criant haut et fort l’injustice que subissait et subisse encore les noirs africains, pendant leur vie dans les pays subsahariens, les humiliations et les fatigues de la ruée vers le nord, la traversée de la mort sur des bateaux de fortune, les conditions de leur enterrement et le traitement de leurs corps, une série d’iniquité et d’injustice totale et radicale, que toute le monde en était responsable et surtout les nantis qui avaient pris possession de la vie des autres.
Devant cette injustice, il va falloir d’urgence trouver un autre terrain propre à cet effet, trouver des donateurs pour assurer cette tâche et participer directement à aider et donner à Mamadou ce qui appartient à Mamadou.
Un grand merci aux citoyens de Zarzis, qui avaient accepter au début, quand les corps n’étaient pas nombreux, d’accepter leur enterrement dans le grand cimetière de la ville et faire les prières réglementaires sur leurs corps.
Un appel urgent et pressant, pour la dignité de l’homme et pour l’humanité de l’homme au dessus des couleurs et des croyances, afin récolter des donations à cet effet. Allah, le tout puissant, saura départager les siens.
Lihidheb Mohsen Zarzis 15.06.17
Friday, June 9, 2017
Zarzis, subit une partie du drame humain.
Autant la pression s’exerce sur la rive nord de la mer et l’humanitaire prévaut quelques fois sur les flottes et les frontières de barbelés…autant le flux d’émigrés clandestins légitimés par la sécheresse des pays du sud saharien, s’amplifient et frappe sur les portes du nord tant qu’il voit des brèches et des ouvertures dans les murailles du blocus nord-sud. En plus de cet exode écologique anthropologiquement naturel, il y a ceux du Maghreb qui voulaient améliorer leurs chances grâce à leur jeunesse et la sueur de leurs fronts, mais les guerres avaient aussi poussé et acculé des milliers de refugiés à prendre les routes vers le nord dans des gestes de survie et de catastrophe. Un exode vers le nord, par groupes, par terre et par mer, selon les politiques et les intrigues diverses, qui continu encore et certainement jusqu’à l’apogée de la troisième guerre mondiale malheureusement déjà en cours par l’alimentation de ses paramètres.
Une situation globale, où Zarzis avait aussi pris un rôle important lors de l’absence de sécurité, de la disponibilité de jeunes aspirants vers l’Europe, de l’existence d’une flottille de pécheurs disponible à traverser la mer, ce qui était une sorte de vase communiquant à la polarisation culturelle et économique sur Paris. Avec une faible participation dans le rush des émigrés clandestins, la majorité étaient à travers la Libye provenant des pays sahariens, Zarzis était toujours un témoin de cet exode dramatique et génocidaire. Avec une constance de la Hargua à partir de Tripoli, avec un pic en 2011 à partir de Zarzis et un véritable exode à partir de 2016…le phénomène ne semble s’atténuer ni tarir ses sources.
Au début, des corps de naufragés de l’émigration clandestine parvenaient sur les plages de Zarzis et les gens avaient accepté leur enterrement dans les cimetières communs, sans la moindre animosité ethnique ou éthique, mais avec les temps, le nombre de plus en plus important des victimes et la gestion des espaces des cimetières, la mairie était obligé à prendre leur enterrement en charge et le suivi du problème. Une prise en charge, fort douteuse, surtout quand son départ s’était effectué sous le totalitarisme administratif et le traitement des cas naufragés morts sur la plage, était approximatif et peu professionnel. Boughmiga, ayant soulevé et revendiqué la dignité et le respect à ces gens, il avait été mis à l’index et ignorer par la caste politico policière. Même après la dite révolution, ses appels et ses écrits n’avaient pas trouvé d’écho, même auprès des associations recevant des fonds de l’étranger à cet effet. Naturellement, il aurait suffit de donner des numéros aux corps trouvés, en prendre des photos, des empreintes de l’ADN et signaler la date de l’échouage à Zarzis, tout en les enterrant dignement dans un espace clôturé et signalé publiquement. Une chose, qui parait il n’avait pas été faite et l’enterrement serait fait grossièrement en groupes inconnus et dans des endroits vagues à coté des lacs salés. Un sujet qui ne peut plus être tu ou méconnu et un redressement ou un rattrapage pourraient aller dans le sens de l’humanité effective de la région.
Derniérement, au début du Ramadan, Boughmiga était le témoin oculaire de l’arrivée du corps d’une femme balloté entre les rochers de Souihel et en attendant l’arrivée de la protection civile, un agent de la garde nationale, était favorable à un enterrement digne et à une prise réglementaire des corps de Harraga, ce que les autorités des élus devraient prendre au sérieux.
On attendant mieux, la prédisposition à la paix, à la solidarité humaine et le respect de l’autre, devraient se répercuter sur les actes et les diverses attitudes, dans les actions réelles et effectives. Allah Yehdi.
Lihidheb Mohsen Zarzis 04.06.17
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