Riace, Zarzis, Camini, Badolato, Capo Rizzuto… et bien d’autres villes, avaient accueillis les migrants à bras ouverts, sans réserve ni précautions. Un geste de solidarité et d’humanité, qui sied à toute population qui se respecte et intègre les mouvements humains, depuis la nuit des temps. Une cohésion fructueuse sur les plans culturels, sociaux et même économiques, ce qui avait été démontré dans les exemples cités. Dans le livre de Lucano, « Grâce à eux », il est question d’une expérience dans le sud de l’Italie, où les villes du littoral sud, avaient reçu les vagues de migrants échouées sur les plages désertes. Dans une démarche assez pertinente, le, s migrants avaient pris place parmi la population pour animer les maisons abandonnées, rouvrir les écoles, assurer les travaux agricoles et réanimer une activité artisanale en décadence. Bien sûr, les tracas administratifs, le financement et l’encombrement, n’avaient pas facilité les choses. Le rôle du maire Mimmo Lucano, ainsi que les militants sociaux sur place, étaient déterminants pour coordonner ce mixage inter culturel. Il parait qu’il est maintenant incarcéré pour de supposés délits relatifs à cette période et Boughmiga, revendique haut et fort sa libération, des griffes de la voracité de la droite et le milieu mafieux. Comme le hasard fait bien les choses, une bouteille à la mer, avec un joli texte, était parvenue à Boughmiga en 1997, sur les plages de Lemsa, peut de temps avant l’arrivée des migrants en Italie du sud en question, et dans laquelle, l’expéditeur voulait faire connaitre son village au monde, à travers les vagues de la providence, l’art et la poésie. Une requête qui paradoxalement fut comblée, par l’arrivée du boat people à cet endroit et que Boughmiga avait entendu dans les informations à la télé. La vie fait bien les choses, mais le retard dans la prise de connaissance de ce qui se passe de l’autre coté de la mer, l’occultation médiatique sur certains sujet et le manque de communication, surtout avec l’Italie proche, étaient étonnants, surtout quand il a fallu une décennie presque pour être à jour de cette odyssée humaine. Ce n’était qu’en 2019, qu’un groupe de militants avait informé Boughmiga de l’histoire de Riace, pour laquelle, il avait aussitôt écrit un poème de solidarité et de reconnaissance.
Comme Riace…
Comme Riace, la mer descend avec le
vent,
Avec les vagues et les caprices du
temps,
Les bateaux guerriers de Carthage et
d’Athènes,
Les hordes de dauphins et les belles
sirènes,
Et voilà encore, à sa grandeur et
honneur,
De la brousse arrivent des frères et
des sœurs,
Pleins d’angoisse, de désarroi et de
peur,
Et pleins de sagesse et de bonté de
cœurs,
Que Riace accueille dans son nid,
Entre migrants pacifiques et gens du
pays,
Une poignée de mains entre les hommes,
Au dessus des lois et des dogmes,
Pour déconstruire des préjugés
gratuits,
Et faire de la convivialité un mode
de vie.
Comme Zarzis, comme Riace, des cas
écoles criants,
Dans l’histoire et le parcours des
migrants,
Pour rester des tremplins pour un
monde meilleurs,
Pour un monde solidaire, sans visas
ni frontières.
Lihidheb Mohsen 02.08.19
(En hommage aux habitants de Riace,
Son maire Lucano, aux militants de
Zarzis,
La caravane des migrants
Et touts les combattants de la
liberté.)
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