Comme si l’on ne meurt pas dans les mers du nord,
Comme si la mort n’arrive que dans la
méditerranée,
Où sous les murs de la honte et de
l’esprit retord,
Et entre les dunes brulantes du
désert du Ténéré.
Il n’arrive pas qu’aux autres, le
malheur,
D’ailleurs, vous en faîtes, la triste
histoire,
Par du cynique ou par l’involontaire,
Et voilà les migrants qui en subissent
la terreur.
Une sorte de génocide, atroce et conscient,
Un ghetto, une shoah, un pogrom permanent,
Qui frappent ensemble ou à son tour
chacun,
Les pauvres du monde, les futurs vrais
humains.
Pourquoi s’offusquer quand dans la
manche on se noie,
Pendant que chaque jour la mort prend
partout des migrants,
Au vu et au su des preneurs de décisions,
Qui refusent les solutions dignes de
foi.
On peut crier tant qu’on veut, scander
le naufrage,
Faire des poèmes, des films et des
tirades amères,
Ce ne seront que les complices du folklore
de la guerre,
Qui acceptent les faits, composants
le paysage.
Quand ils sont déjà morts, dans la
mer ou dehors,
Leur faire un paradis d’Afrique, en
fresques et mosaïques,
Ou leur faire des prières, coraniques
ou bibliques,
Il serait bien trop tard, pour ces
innocents pourtant forts.
Alors, il faudrait, laisser faire
laisser passer,
Les hommes autant que les
marchandises, en vigueur,
Et investir dans les pays en
difficultés,
Un peu de ce qu’avaient chiper les
conquistadors-mineurs.
Ah, pourtant, elle tourne, la
manivelle,
On est déjà, presque les mêmes dans
les gouts,
Dans la consommation sauvage jusqu’au
bout,
Et notre avenir serait forcément,
universel.
Car de toutes les façons, Mamadou, de
la brousse,
Investira le monde en réponse à la
nature,
Avec sa vigueur, ira toujours vers la
verdure,
Vers un monde, en manque de sagesse.
Lihidheb Mohsen Eco artiste
28.11.2021