Entre Zarzis et Lampedusa
De l’autre coté de la mer,
Tu enterres les corps de mes frères,
Je sais, je sais ce que tu ressens,
A force de l’avoir fait souvent.
C’est dur, très dur, mon ami,
D’être témoin de cette infamie,
Avec un sentiment d’impuissance,
Devant cette cynique violence.
Mois aussi sur le littoral sud,
Ce sont Mamadou, Ali et Oualid,
Que j’ai humblement accompagné,
Avec des prières au ciel criées,
Pour faire parvenir leur calvaire,
A Dieu l’immense de l’univers.
Tu n’as pas seulement enterré les corps,
Mais l’âme de toute l’humanité.
Tu étais seul devant chaque naufragé.
Il était seul quand tu l’as enterré.
Chacun était seul sur les vagues de la mer.
Chacun a quelque part un père et une mère.
J’étais seul à les mettre sous terre,
Ils étaient seuls arrosés par mes sueurs.
Un oiseau seul survolait la scène,
De deux hommes qui s’enterrent sans haine.
Oui, mon ami Vincenzo Lombardo de Lampedusa,
Moi, de Zarzis, Mohsen surnommé Boughmiga,
Nous sommes certainement les seuls amis des Harraga,
Que nous avons bien traités vivants, bien traités morts,
Que nous avons respecté, comme des frères,
Dans ton cimetière de Lampedusa,
Et sur mon monticule de Ras Lemsa.
Merci à toi, mon vis-à-vis de l’autre coté de la mer,
Au moins, maintenant, je sais qu’il reste encore,
Un espoir au fond de la conscience humaine,
Pour résoudre l’émigration clandestine,
En créant du travail aux pauvres chômeurs,
Pour que leurs corps n’errent plus sur la mer.
Lihidheb mohsen éco artistes, 18.05.2011
Mémoire de la mer et de l’homme Zarzis
(Une poignée de main, au dessus de la mer,
à la mémoire des victimes de l’émigration clandestine)
http://azizi-bouazizi.skyrock.com
No comments:
Post a Comment