Friday, September 2, 2022

Drames et melons, en mouvement...

 







                  


La septième configuration artistique de l’action mémoire de la mer, visant à sensibiliser les gens aux devoirs écologiques et à prévenir les jeunes des risques de la migration clandestine par mer, et ce, malgré leur droit absolu à circuler dans le monde et tendre à avoir un bien être normal. Un assemblage, composé de chaussures de gens perdus en mer, entassées en forme de globe dans une multitude d’étoiles et de galaxies, en mouvement dans l’univers. Avec au milieu le fameux bateau fictif des clandestins plein de boules noires simulant les migrants et à l’avant de laquelle une tête de bélier allant vers le nord pour défoncer les forteresses du refus.

                    Avec cette approche relativement classique de l’action, une idée de circonstance vint s’imposer et voir son parcours aboutir de jour à l’autre. En effet, dans l’esprit d’une chanson populaire très ancienne, une sorte de compassion humoristique et populaire, disant : « Quand le veuille Dieu et quand le veuille Allah, si je meurs et il en décida, mettez ma tombe sur la route, pour que les passants vont et viennent sur moi et plantez dessus un plant de pastèque et dans le fruit plantez un couteau, pour déguster les délices de la vie. »

                    A partir de là, pour joindre l’idée fantastique à l’action, j’avais commencé à faire des trous autour du globe de chaussure, en préparation à planter des pastèques, des melons et des tournesols. Malheureusement, l’eau du robinet utilisée pour l’irrigation était improductive et celle de la citerne d’eau de pluie très rare et limitée à la consommation stratégique. Plusieurs fois, les semences ne poussaient pas au point d’avoir penser à faire forer un puits de surface pour une irrigation biologique. Ce fut fait, malgré le peu de moyens et avec quelques plants de tournesol qui se fanèrent juste après avoir fleurie, les pastèques et les melons ont poussé et ont donné des fruits succulents. Dans l’esprit de la chanson, à la mémoire des victimes de la migration clandestine, tout le monde avait mangé de ce noble fruit, les visiteurs, les voisins et les clients du café culturel de Souihel, qui eurent droit à trois jours de distribution gratuite de pastèques frais. Il n’est pas toujours facile d’expliquer la corrélation entre, les fruits, les configurations, le respect de la mémoire et ladite chanson de nos sages ancêtres.

                   Ainsi, l’action mémoire de la mer et de l’homme, peut affirmer, qu’elle a pu suivre et réaliser trois itinéraires différents insolites, soit, le parcours incroyable suite à une bouteille à la mer qui avait amené Boughmiga et sa femme jusqu’au nord de la Tunisie avec plein d’aventures, puis la procession de mariage fictive effectuée à la mémoire d’une fille morte avec les migrants victimes de la mer et enfin, voici, une idée de compassion différente, avait à travers une chanson populaire et une configuration artistique, amené Boughmiga à forer un puits pour l’irrigation des plants nécessaire au tableau. Une réalisation géniale, d’après plusieurs témoins, puisqu’elle s’inscrit dans l’écologique, l’art, l’humain et la survivance des éléments de la vie.

                                                 Lihidheb Mohsen 02.09.2022

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