La septième configuration artistique de l’action mémoire de la mer, visant à sensibiliser les gens aux devoirs écologiques et à prévenir les jeunes des risques de la migration clandestine par mer, et ce, malgré leur droit absolu à circuler dans le monde et tendre à avoir un bien être normal. Un assemblage, composé de chaussures de gens perdus en mer, entassées en forme de globe dans une multitude d’étoiles et de galaxies, en mouvement dans l’univers. Avec au milieu le fameux bateau fictif des clandestins plein de boules noires simulant les migrants et à l’avant de laquelle une tête de bélier allant vers le nord pour défoncer les forteresses du refus.
Avec cette approche relativement classique de l’action, une idée de
circonstance vint s’imposer et voir son parcours aboutir de jour à l’autre. En
effet, dans l’esprit d’une chanson populaire très ancienne, une sorte de
compassion humoristique et populaire, disant : « Quand le veuille
Dieu et quand le veuille Allah, si je meurs et il en décida, mettez ma tombe
sur la route, pour que les passants vont et viennent sur moi et plantez dessus
un plant de pastèque et dans le fruit plantez un couteau, pour déguster les
délices de la vie. »
A
partir de là, pour joindre l’idée fantastique à l’action, j’avais commencé à
faire des trous autour du globe de chaussure, en préparation à planter des
pastèques, des melons et des tournesols. Malheureusement, l’eau du robinet
utilisée pour l’irrigation était improductive et celle de la citerne d’eau de
pluie très rare et limitée à la consommation stratégique. Plusieurs fois, les
semences ne poussaient pas au point d’avoir penser à faire forer un puits de
surface pour une irrigation biologique. Ce fut fait, malgré le peu de moyens et
avec quelques plants de tournesol qui se fanèrent juste après avoir fleurie,
les pastèques et les melons ont poussé et ont donné des fruits succulents. Dans
l’esprit de la chanson, à la mémoire des victimes de la migration clandestine,
tout le monde avait mangé de ce noble fruit, les visiteurs, les voisins et les
clients du café culturel de Souihel, qui eurent droit à trois jours de
distribution gratuite de pastèques frais. Il n’est pas toujours facile d’expliquer
la corrélation entre, les fruits, les configurations, le respect de la mémoire
et ladite chanson de nos sages ancêtres.
Ainsi, l’action mémoire de la mer et de l’homme, peut affirmer, qu’elle
a pu suivre et réaliser trois itinéraires différents insolites, soit, le
parcours incroyable suite à une bouteille à la mer qui avait amené Boughmiga et
sa femme jusqu’au nord de la Tunisie avec plein d’aventures, puis la procession
de mariage fictive effectuée à la mémoire d’une fille morte avec les migrants
victimes de la mer et enfin, voici, une idée de compassion différente, avait à
travers une chanson populaire et une configuration artistique, amené Boughmiga
à forer un puits pour l’irrigation des plants nécessaire au tableau. Une
réalisation géniale, d’après plusieurs témoins, puisqu’elle s’inscrit dans l’écologique,
l’art, l’humain et la survivance des éléments de la vie.
Lihidheb Mohsen 02.09.2022
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