Monday, May 23, 2022

Une pastèque sur sa tombe.

 




                   


Sans cynisme, ni fétichisme quelconque, les configurations et assemblages de l’action mémoire de la mer et de l’homme, sont des œuvres de land-art pour sensibiliser à la nature et à l’humain, composées généralement par des objets trouvés sur les plages provenant de la mer et quelques fois les chaussures des migrants clandestins victimes de cette traversée dangereuse. Maintenant, Boughmiga est à son septième tableau, dans l’espace de l’action et voilà la dernière qu’il vient de finir. Un grand cercle sous forme de globe, plein de chaussures de migrants divers, avec au milieu un bateau plein d’ampoules géantes et une tête de bélier dirigée vers le nord comme pour défoncer les murailles d’une forteresse, ainsi que des lampes de néants signalant les sillons du mouvement de l’embarcation et encore celui de la planète en route vers d’autres constellations. Bien sûr, les ampoules embarquées symbolisent les jeunes pleins d’énergie et de vie avant de se faire éteindre par manque d’oxygène. Plusieurs centaines de souliers couvrent le globe et interpellent le spectateur à l’ampleur du drame qui malheureusement perdure. Autours de l’installation, plusieurs plants de tournesol et de partèques ont été irrigués, malgré le climat désertique, afin de donner un peu de verdure et de vie, à cette mémoire vive des disparus en mer. Boughmiga, dans un élan de solidarité et après une longue réflexion, se rappela de joindre les significations d’un très ancien poème populaire, avec le sujet de l’assemblage. « A Allah le respect, la volonté est à Dieu, si un jour, je meurs s’il le veut, mettez ma tombe sur la route, pour que sur moi les passants vont et viennent, plantez une pastèque sur ma tombe et mettez un couteau dans son fruit, pour que mes dents en dégustent la vie ». Une démarche fantaisiste, qui veut planter des pastèques et des tournesols, juste à côté de la configuration des chaussures des victimes de la mer, en guise de respect à leurs âmes, de l’investissement du vivant dans leurs mémoires et inscrire l’approche dans le mouvement éternel de l’éternel.

                      De toutes les façons, cette installation restera Inchallah, jusqu’en Aout, quand les pastèques seront bien mures que ce soit sur place ou bien achetées du Souk Lerbaa. Une dégustation collective sera organisée avec certains parents de victimes et les clients du café culturel de la place, Souihel. La compassion et la solidarité, ne sont pas seulement par la dénonciation, les cris, les paroles, les attentes…mais aussi par le partage de ce qui reste de la vie et impliquer l’absent, dans le mouvement.

                                                                   Lihidheb Mohsen 23.05.2022

Les larmes rouges.

 

 


Rien ne tourne, rien ne bouge, rien ne va plus,

Dans cet instant, de semblant de vérité absolue,

Quand les mères des jeunes perdus en mer,

Visitèrent, amères, la collection des chaussures,

Des vêtements, des objets personnels divers,

Pour étaler leur mémoire à la lumière.

Ensemble, alors, elles éclatèrent en sanglots,

A crier leur détresse et plaintes en écho,

Et leurs larmes chaudes s’entre-mouillèrent,

Pour noyer aussi avec les galères.

Des larmes profondes d’amertume et de sang,

Qui dénoncent la perte de leurs enfants,

Et que seules, elles peuvent sentir,

Et prévenir aussi aux autres, ce triste avenir.

Il fallait donc avant le déclenchement de chaque guerre,

Avant chaque passage de clandestins par la mer,

Avant chaque enclenchement de violences,

Avant chaque génocide qui s’annonce,

Que les preneurs de décisions dans ces cas,

Seraient obligés dans l’immédiat,

Et commencent par sentir l’ampleur du malheur,

Pour les hommes, les autres et les leurs,

Afin de réaliser ce que sentent ces braves mères,

De Tunis, Zarzis, Tata et d’ailleurs,

Qui entre amertume, détermination et colère,

Resteront debout, à chercher la vérité,

Et dénoncer vigoureusement l’iniquité.

Beaucoup de soutien à ces mères dans leur malheur,

Qui touche les hommes dans le cœur,

Et résume touts les maux en vigueur,

De guerres, d’angoisses et de peurs,

Qu’il faudrait avec la Baraka de ces femmes,

En finir avec ces terribles drames.

 

Lihidheb Mohsen 10.05.2022

« Lors de la visite des mères des perdus en mer

 Au musée mémoire de la mer et de l’homme Zarzis 

Friday, May 13, 2022

Visite de compassion et de solidarité...





                   


Aujourd’hui, un groupe d’écoliers de Tunis, fit la visite du cimetière des inconnus, l’autre nouvelle dénommée « jardin d’Afrique », ainsi que le musée mémoire de la mer et de l’homme Zarzis, qui se préoccupe aussi de l’écologie humaine parmi son approche globale. De jeunes filles et de jeunes garçons, motivés, curieux, sensibles, imbus de savoir et savoir encore plus, avaient embrassé à bras ouverts, les préoccupations de Zarzis et la richesse de son patrimoine historique, panoramique, social et culturel. Leur visite au dit musée, était ponctuée de constat des assemblages artistiques, des objets des migrants rejetés par la mer, de mémoriaux, de poèmes, de narration et de discussions animés, dans un climat de respect à la mémoire des disparus en mer.

                    Une visite accompagnée et relatée dans la langue de Molière, un apport pédagogique important pour les élèves, que Boughmiga, peut toujours assurer aux écoliers, aussi dans les langues de Shakespeare, de Goethe et de Sibawayh….

                                Lihidheb mohsen 13.05.2022

Sunday, May 8, 2022

Les mères des disparus en mer

 






             


      

Lors de leur visite au musée mémoire de la mer et de l’homme à Zarzis, les mères des disparus en mer, en voyant les chaussures, les vêtements et les objets rejetés par les vagues, elles restèrent au début, hagardes, vagues, stupéfaites…avant d’éclater en sanglots, à pleurer, à crier leur malheur commun à haute voix…, dans un geste de refus catégorique de cette iniquité flagrante contre le droit à la vie. L’une avait perdu un fils, l’autre avait perdu deux, une autre un frère, montrant leurs photos de beaux jeunes hommes, leurs certificats du bac, leurs performances, peut-être la compassion et le partage du drame, pourrait atténuer la douleur… 0ui, comme j’ai toujours compati par plusieurs moyens à la mémoire de ces victimes, j’étais aussi bousculé par l’attitude directe et franche de ces honorables dames. Bien sûr, nul ne peut remplacer l’attachement d’une mère à son fils, ni imaginer l’atrocité de son absence subite.

                   En leur lisant certains de mes poèmes sur ce drame, leur montrant des assemblages de sensibilisations et raconter mon expérience sur le terrain de la solidarité effective, elles se sont relativement calmées, avec la détermination de militer ensemble, pour savoir les sorts de leurs fils et dénoncer très fort ce drame contre les pauvres.

                   Tout le soutien, la compassion et la solidarité avec les mères des perdus en mer et ailleurs, au Maroc, en Algérie, au Mexique, en Syrie, en Asie et en Afrique. Qu’au lieu de faire le folklore de la guerre, en comptant les morts et soignant les blessés, que justice soit faite, pour une dignité humaine et un droit au bien-être général.

                                                                                                                Lihidheb Mohsen 07.05.2022

 Mémoire de la mer et de l’homme.