Ô courroux, Ô rage, Mamadoucide et Mamadouphage,
Au fond des bateaux ou sur les plages,
Entre les dunes du désert ou en
pleine mer,
Dans les ghettos ici et là-haut, dans
la misère.
Des masses humaines, discontinues,
linéaires,
Remontent la pente, vers l’autre
hémisphère,
La vie entre les mains et l’espoir
dans les cœurs,
Les enfants sur les dos et les enceintes
d’abord,
Dans une ruée de survie vers la
verdure du nord.
De galère en galère, avec le folklore
de la guerre,
Les reportages, la poésie et les
films documentaires,
Comme si on accompagnait ce malheur
cynique,
Et acceptait de fait, cette violence
inique.
Ô courroux, Ô rage, vous aurez les droits,
certain,
Au soutien solidaire, des hommes de
bien,
Et des larmes hypocrites des preneurs
de décisions,
Des pays de départ et ceux des
supposés grands.
Vous aurez la liberté, de mourir où
vous voulez,
Ne craignez rien, vous en aurez de la
dignité,
Dans un jardin magnifique ou un
paradis d’Afrique,
Entre le marbre, les mosaïques et les
briques,
Comme si votre vie de souffrances et
de peurs,
De toutes les recettes terrestres de
l’enfer,
Seront compensés par un savant
cimetière,
Dont le prix de la tombe, vous aurait
suffi sur terre.
Peut-être voulait on effacer vos
souffrances,
Et les transformer en macabres
romances,
Ce qui ne peut cacher la noblesse,
De votre mémoire en éternelle détresse.
Heureux sont ceux qui résistent à l’injustice,
Et toutes les formes du mal et de la
violence,
Dans la brousse, le désert et la mer,
Et contre ce monde tordu et pervers.
Heureux sont ceux qui accueillent
leurs frères,
Les cœurs grands et les bras ouverts,
A Zarzis, à Lampedusa, à Riace et au-delà,
Pour un vivre ensemble comme il se
doit,
Malgré les difficultés et les lois.
Heureux seront ceux qui changeront
les législations,
En faveur des gens en mouvement,
Et d’un monde équitable et universel,
Pour une solidarité humaine sans
appel.
Lihidheb Mohsen éco artiste
07.12.2021
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