Le bonheur de la sirène.
Elle était petite mais grande,
Parmi les grandes, chaussures,
Immature, dans l’eau peu profonde,
Un vêtement rouge, flambant de vie,
Balloté par les vagues, fini,
D’avoir confiance même dans les proches,
Les roches, désormais, s’éloignent et s’approchent,
La mer vomit, les dessous des voiles,
Les crimes de l’oubli, l’injustice globale,
Dévoile, les compromis douteux,
En plein jour, sous les lumières des cieux,
Pris dans la foule, et le corps et l’esprit,
Agglutinés, sur le bateau amorti,
Sous les cris menaçant des passeurs aguerris,
Des rabatteurs, marchands des vies,
Sous le silence assourdissant des politiques,
Et de la mainmise sur le parcours historique.
Il n’y a plus de sirène, de bonheur non plus,
Quand des populations errent à l’affut,
De frontière à frontière, de désert en désert,
De bidonvilles en ghettos divers,
Pour se laisser guider vers la mer,
A coups de crosses et coups de nerfs.
Il n’y a plus de sirènes, encore moins de bonheur,
En voyant ces drames, ces multiples malheurs,
Des femmes, des enfants, petits et grands,
Accroupis dans la cale et sur le pont,
Silencieux comme la mort présente,
Au risque des réactions cyniques et promptes,
De se faire jeter en mer sans merci,
Puisque les passeurs ont déjà reçu le prix.
Belle sirène, qui a ôté ton bonheur,
Et transformer ta joie en malheur.
Qui a délassé tes petits souliers,
Défait ta robe ample et fleurie,
Et délivra ton essence de vie,
Aux requins et humains affamés.
Millions d’excuses, milliers de souhaits,
Ne pourront remédier aux méfaits,
Puisque le mal contenue, partout,
Dans le tier mode, de bout en bout,
Et luttons fort en corps à corps,
Pour arrêter l’iniquité des forts,
Et rendre justice en permanence,
En détruisant toutes les violences.
Que la sirène lève sa tête,
Va à l’école et fait sa fête,
Et embrasse la vie de tout son corps,
Lui donnant de l’espoir et beaucoup d’amour.
Lihidheb Mohsen 08.01.21
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