Monday, June 30, 2014
Messaouda
Il parait que de nos jours, désormais, après tant de tergiversations et d’escrimes avec les moulins à vent, il faudrait reconnaitre, accepter et admettre, qu’il n’y a de durabilité, de permanence et de rentabilité, que dans les problèmes, dans le déséquilibre, dans l’extrême, dans les guerres depuis naguère, en chaine, à coups de terreur et de haine.
Oui, car cette fois, c’est Messaouda, qui m’envoya ses affaires sur la plage, en guise de message, d’appel au secours, un cri de sauver nos âmes, un Tam Tam assourdissant de désarroi, un tsunami de colère contre l’inégalité et l’arbitraire…quand sur les cotes de l’estuaire de Allouane, j’ai trouvé, rejeté par la mer, le sac à main de ma nouvelle amie, fictive certes, mais obsédante et possessive. Il a été déjà fouillé et les objets étaient parsemés sur une grande surface allant jusqu’à derrière la grande haie, entre les épis d’orge non encore moissonnés, où, ça et là, des robes froissées, des jupes, des vêtements de petits enfants, filles et garçons…de la lingerie personnelle d’une femme mûre, bien portante et très maternelle. Ce n’était pas tout, car juste à coté du grand sac vide, il y avait un petit portefeuilles, complètement vide et une série de produits cosmétiques de grande qualité, ce qui rajoute à Messaouda, en plus de sa condition de mère, un caractère de féminité débordante et une tendance pour le bien être et l’éthique de la vie. J’ai alors, doucement remis les objets dans le sac à main, avec respect, avec un sentiment de reconstitution d’un rêve brisé et une remise de l’ordre dans les aspirations légitimes en plein dans un monde en désordre.
Oui, Messaouda, la féminine, la procréatrice, la féconde, la source de vie, la matrice, la berceuse du souffle humain…, oui Messaouda, ton message est parvenu, la haut, accueilli aussi ici bas…. Tu n’étais pas la première ni la dernière, mais ton profil représentait toutes les victimes, hommes et femmes, filles et garçons, mauvais et bons, petits et grands, noirs et blancs, de l’Albanie ou du Soudan, oui en effet, tu représentait toute l’humanité, les croyants, les crédules, les confiants, les stoïques, les généreux, les assujettis pour les guerres, les dirigés dans des couloirs, à travers la terre et la mer…pour, asservis, servir, un système de gueux, douteux et peu glorieux.
Voilà, encore une fois, une victime, la nième, sans la moindre chance pour contenir l’émigration clandestine, sans espoir de voir une issue, sans lumières dans ce couloir en entonnoir, glouton, sauvage et insouciant… voilà encore et encore, nos enfants, nos frères, bouffés, bouchées par bouchées, par un système anthropophage, qui n’a plus de raison d’être, devant d’aussi flagrantes disparités entre les peuples, entre les pauvres et les riches, entre les races, entres les ethnies, entre les régions… Voilà, Messaouda, une petite colère pour calmer ma conscience de faible citoyen, mais je te rappelle, que chaque matin le soleil éclaire un jour nouveau et que le « serment du sourd muet est dans sa poitrine ».
Lihidheb mohsen éco artiste
Zarzis 10.06.2014
Thursday, June 19, 2014
Zarzis pleure ses diparus en mer....
Subscribe to:
Posts (Atom)