Monday, September 14, 2020

Les bateaux fantomes

 



                 









Hier, la militante humanitaire et Boughmiga, avaient trouvé deux bateaux de passeurs échoués sur la plage du lieudit « Jabiet El Hadj Ali ». Une grande baie comme un grand sourire de la mer avec les embarcations aux des bouts de ses lèvres. Le premier n’était pas dans la zone du périple qu’ils voulaient faire, mais l’ayant vu de loin, ils descendirent de voiture pour vérifier. C’était un bateau bleuâtre, de sept mètres de long, construit en polystyrène pour le transport de personnes avec un fond spacieux juste pour mettre des gens en piles pour laisser la surface aux assis, capacité d’une cinquantaine de personnes, sans moteurs à hélices sur l’arrière, sans aucune trace ni indication quelconque même pas une egragniture, le bout avant supérieur droit cassé gravement par un choc avec un autre engin, le coté du même endroit gauche porte les traces d’un grand frottement de l’embarcation avec la roue protégeant l’autre, visible par le noir concentré du choc, l’impersonnalité de l’engin et sa structure utilitaire donnait l’impression qu’il a été fait intentionnellement pour le transport des migrants clandestins, la lecture des chocs permet l’hypothèse d’une agression en mer contre ce bateau par les bâtiments marins agressifs ou défensifs, les passagers migrants clandestins auraient été transbordé par les gardes cotes Libyennes ou autres, la première éventualité serait la plus probable à cause de l’absence de restes sur l’embarcation car autrement sachant aller vers le nord les migrants auraient laissé des vêtements légers et autres. De toute les manières, solidarité et compassion.

                  Le deuxième bateau à trois km plus loin, était en bois coloré en bleu aussi, de construction étrangère, sans fond, à moteurs fixables, avec trous béant au niveau de l’eau fixé de l’intérieur par des planches improvisées et de l’extérieur par le collage par oxydation d’une plaque visqueuse de nylon renforcé, ne portant aucune indication ni egragniture pouvant l’identifier, portant dans son fond ouvert une quinzaine de vêtements sales, des pantalons, des chemises, des tricots, des ceintures, des bouts d’étoffes pour femmes, des restes de médicaments, des ceintures…. Même lecture de constat que l’autre, sauf que le fait de laisser des vêtements à bord serait ou bien suite à un sauvetage vers le nord, surtout quand il n’y a pas de chaussures, ou bien une immersion collective… encore solidarité et compassion. Les photos ci jointes pourraient donner un meilleur aperçu sur le drame.

                                                                  Lihidheb Mohsen éco artiste 13.09.20

Sunday, August 2, 2020

L'acte final, Harga.

Un bateau en résine, au moteur vrombissant, Sautant à travers les écumes, plein d’occupants, Vers Lampedusa encore, un pèlerinage, Une destination record, pour tous les âges, Un exode définitif plein de dangers, De courage, de risques et d’illégal justifié, Femmes, enfants et jeunes hommes corpulents Et au fond, au milieu de l’embarcation, Un homme malade étendu sur le dos, Visiblement souffrant d’inconfort et de maux, Espérant cette fois, arriver à bon port, Pour se faire soigner et échapper à la mort. Sa famille avec lui en avait décidé ainsi, Sortir à tout prix de ce pauvre pays, Et chercher le salut, dans les grands hôpitaux, Où les soins humains, ne feraient pas défaut. Le bateau vrombissait, avec grande énergie, Un élan fort, constant et infini, Aussi fort que le vouloir de travailler et se faire soigner, De s’accrocher à son droit aux soins et résister, A son droit à vivre, comme les autres au nord, Satisfaits et complets dans leur triste confort. Allez, allez, de vague en vague cascadez, Voilà les frontières maritimes, les eaux internationales, Roulez, roulez, il y a du carburant dans la cale, Gardez le cap, tout droit, naviguez. Comme ce malade qui s’engage jusqu’au bout, Comme le papa avec son bébé sur les genoux, Les raisons de la colère sont fortes, Et les pauvres défoncent les portes, Avec la tête, avec le cœur et avec l’amour, De vivre et laisser vivre, partout et toujours. Ainsi, circulez il n’y a plus rien à faire ici, Même avec un travail et une situation au pays, Tout le monde s’attèle à chevaucher la mer, A dompter les pistes infernales du désert, Pour faire le pèlerinage définitif et sacré, Et dans un climat viable s’intégrer. Voilà qu’on le veuille ou non, hélas, Il y a un élan de survivance naturelle, Un élan de fuite des dangers réels, Un élan aventurier de jeunesse, Et un élan culturel qui progresse. Fermer alors les frontières ne donne rien, Et derrière les identités et les mûrs, encore moins, Si ce n’est, l’acceptation du fait et le gérer, Par les investissements sûrs et ciblés, Et rendre les pays pauvres vivables, Justes, équitables et capables, Pour contenir cet effroyable élan, De tous les âges et tous les temps. Que le malade guérisse, convenablement, Que le chercheur du travail le trouve, pour de bon, Et que les peuples fusionnent, désormais, Leur sagesse et leurs valeurs humaines, parfaits, Et rendre la vie agréable, en effet, A tous les citoyens du monde, entier. Lihidheb Mohsen 30.07.20

Thursday, June 11, 2020

Epouventail séreux

C'est sérieux cette fois, mes amis traversant la mer, dans des embarcations de misère, fuyant l'esclavage et les guerres, pour tomber d'une terrible manière. Le bélier de Zarzis vous prévient, depuis l'antiquité effigie des anciens, de ne point risquer la vie, derrière une chimère peu garantie. Paix aux âmes des morts, femmes, enfants et bien d'autres, cherchant à toucher de la main...l'autre...rive, soit disant de la liberté, de la gratitude humaine et l'homo sapiens juste. Lihidheb Mohsen 09.06.20

Thursday, June 4, 2020

Mamadou volant...

Mamadou volant, Mamadou au volant, Sillonnant le village avec le vent… Brave et fier, le buste devant, Pédalant de toutes ses forces, A traverser entraves et distances, Comme un surhomme dans son élan. Il arriva à la ville de sagesse, Avec sa sagesse et beaucoup d’énergie, Pour redonner à la vie, un peu de vie, Pour ranimer un monde en détresse. Mamadou à Zarzis, Mamadou à Djerba, A Bengardane, Médenine et au-delà, Arriva dans ces lieux de bonheur, Par la mer, les airs et la terre, Pour faire de cette région un tremplin, Par mer, aux territoires Italiens. Un investissement d’humanité naturel, Qui répond en masse à l’appel, De courir derrière l’éventuelle survivance, Vers un nord de verdure et d’opulence. Ainsi, roulant de toutes ses forces et vouloir, A travers ce terrible couloir d’espoir. De la jungle déboisée et du Sahara, Du Mali, du Tchad et du Nigéria, A travers le désert brulant du Fezzan, Des ghettos esclavagistes Tripolitains, Des embarcations pneumatiques payantes, Des vagues géantes et déferlantes, Aux camps de concentration de Lampedusa, Vers les créneaux et couloirs de la Mafia, Pour ne point arrêter ce fougueux élan, Jusqu’au bout de l’ère du réchauffement, Et les débuts de la prochaine glaciation. Alors, roule Mamadou, vole avec le vent, Tu es une vraie tête de pont, De jeunes forces, de femmes et d’enfants, Qui se mobiliseront pour de bon. Car parait il, incontestablement, Nous arrivons, aussi, juste un moment. Honneur à toi, l’homme du monde, Honneur à toi, terre féconde, Honneur à toi, Mamadou universel, L’Homo Sapiens, Sapiens, éternel. Lihidheb Mohsen éco artiste 04.06.20

Tuesday, February 11, 2020

Mamadou errant...

Comme une balle, d’escale en escale, Qui rebondit à l’infini, sur les murs des lamentations, Sur les murs des pleurs, sur le néant. De dune en dune, de vague en vague, De forteresse en forteresse, de détresse en détresse, Ainsi de suite, le temps est lent et le temps presse. Horreur, cette incompréhension, Ce futile mépris, cette tension, Gratuitement entre les hommes, Dans les ghettos, dans les pogroms, Dans les forêts de larmes et de sang, Dans les sous-sols des églises, Devant les cagoules blanches et grises, Dans les ruelles de l’inquisition, Dans les machettes des ethnocides, Dans la chair à canon des pauvres… Encore dans les impasses, dans les nasses, Au bord des rivières, au fond des mers. Comme une balle qui rebondit, rebondit, Hier, demain comme aujourd’hui, Sur les murs de la haine, de l’insouciance, Sur l’écran géant de l’indifférence. Femmes et enfants souffrent de froid, De la peur, des passeurs et des soldats, Des horizons incertains, de la mer qui engloutie, Des sommets des alpes qui ensevelient, Soufrent de la chaleur des déserts, Des gardiens des ghettos, des pervers, Et sur le mur du Texas rebondissent, Sur ceux du Maroc s’accrochent, Sur celui des lamentations cochent, Et sur ceux du néo apartheid crachent et pissent. Femmes et enfants, répondent à l’appel, De l’humanité des hommes, de l’universel, De la nature, de la verdure et de la paix, Du bien-être commun légitime et escompté. Ainsi Mamadou errant, rebondit, plein de vie, Sur les vestiges de ladite civilisations, Sur la conscience en berne des nations, Sans ralentir son élan à l’infini, Sa lutte vorace pour la survie. Lihidheb Mohsen 10.02.20