Saturday, September 29, 2018

La prophétie de Mamadou.

Dans sa hutte en broussailles avec ses sœurs, Ruminant l’indigence, les douleurs et la peur, Pendant que le désert avançait sur les terres, Sans emplois ni le moindre espoir. Avec le Tam Tam des guerres et conflits, Et l’immolation régulière de villages et prairies, Entre faim, maladies chroniques et carnages, Un désarroi des plus aigue dans les âges. Faut donc répondre à l’instinct naturel, Vers d’autres horizons, aller vers l’appel, Et laissant à manger un bout à ses prochains. Comme un boulet de canon dans le décor, Et Mamadou s’éjectera de son corps, Dont les ondes tisseront des relations, D’amitié entre peuples et nations. Il prend alors son cœur dans ses mains, Sa force de travail, sa sagesse, son élan, Et s’en va en guerre traversant le désert, Usé jusqu’au bout de ses nerfs. D’un obstacle à l’autre, d’une épreuve vers un ghetto, De passeurs d’hommes vers d’autres masos, Pour se trouver après des dizaines de mois, En pleine mer plein d’effroi, A regarder autour de lui pleurant les enfants, Dans les bras de leurs mamans. Certains passeront les filets de la providence, D’autres vers les ghettos de l’exploitation, D’autres n’auraient pas de chances, Périront au fond noir de l’océan. Ils sont des millions à aller ou venir, A prendre le chemin tracé du futur, Et attiré par l’aimant occidental, L’emploi et les droits humains universels. Pourtant, ils étaient passés par là, les prospecteurs, Les chercheurs d’or, les aventuriers, exterminateurs, Les commerçants de bling bling de la traite triangulaire, Les déserficateurs méticuleux de la mer et la terre, Siphonnant pour de bon, pétrole et richesses minières. Ils sont passés par là, les voilà, les fameux civilisateurs, En paternalistes religieux et décisionnaires réducteurs, Virent à bout, jusqu’au bout, de ce qui suffisait aux pauvres, Pour venir de l’autre coté les saupoudrer de sel et de poivre, Dans une sorte d’anthropophagie culturelle et éffective, Témoin contre un monde inique à la dérive. Et Mamadou, acculé et poussé jusqu’au corps, Comme le firent touts les êtres vivants sur la terre, Sauterelles, oiseaux et troupeaux d’animaux de tout bord, Répondit à l’appel écologique vers le nord. Avec son autre visage un peu plus blanc, Des pays limitrophes de ce petit océan, L’attraction vers le nord est aussi irrésistible, Moins dramatique certes, mais compréhensible, Et presque les mêmes raisons au départ, Poussent les jeunes à tenter la mer. Ainsi, ce flux migratoire légitime et continue, Prend la place du vide des inégalités, Répond au reflexe de survie inné, Et passe à travers le légal convenu. Mamadou, n’est pas pour une reconquista sauvage, Il n’est pas Garibaldi et sa remonté guerrière, Ni l’aventurier phallo du Soudan et son histoire, Ou les Hilaliens, détruisant tout sur leur passage. Il est l’homo erectus, sapiens sapiens sapiens, Avec la sueur de son front et du bon sens, Avec l’esprit libre de l’intox collectif, Avec l’énergie débordante et l’esprit saint et vif, Ira dans le monde jusqu’au bout où la vie, Portera la paix et la sagesse en lui, Et montrera haut et fort combien lui aussi, A droit au bien être et au travail comme autrui. Ainsi, sondant les mémoires et les tréfonds, Des victimes et même des vivants, Pour contourner et comprendre cette ruée, Pleine de risques et de dangers, Pour finir par saisir cette prophétie pacifique, De Mamadou, la victime, le magnifique, Qui dans un cri sourd et très fort, De son âme, son esprit et son corps, Embrasse à pleins bras le nord. Une prédication certaine peut être, Qui a dépassé le stade de constat, Pour démontrer que son avenir et son être, Seront dans le monde, malgré toutes les lois. Puisqu’arrive l’occident avec force, Avec ses canons de consommation, Voilà Mamadou qui avance, Sans violence ni sommation, Pour fusionner et partager le bonheur, Avec ses autres frères et sœurs. A la mémoire des victimes de la migration, Dans les déserts du Mexique ou la Lybie, Dans les mers de Tanger, Yémen ou Tripoli, Mamadou défrichera pour de bon, Ce sentier d’entraide et de fusion, Entre les valeurs du sud et l’occident. Une universalité dont personne n’échappera, Porteuse d’espoir et l’aboutissement normal, Qui dans sa dégringolade vers l’aval, Rassemblera enfin l’homme dans l’agora. Ce ne seront pas les capitaux, Les idéologues et féodaux, Les théophiles ou cardinaux, Ou les gérants des arsenaux, Qui sauront unir notre monde, Dans une fusion naturelle et féconde, Comme Mamadou l'effectue chaque jour, Dans son exode permanent de bravoure. Lihidheb Mohsen 28.09.18 Mémoire de la mer et de l’homme Zarzis.

Friday, September 21, 2018

Le mouvement, l'Imam et l'espagnol.

Avec sur le verbe des réserves, A cause de ses glissements vers l’avant, Optant plutôt pour le mouvement, Dans l’espace et dans le temps, Qui infante à la vie sa tourbe, Et contourne les dimensions de sa courbe. Ainsi l’idée germe dans la chose, Et fait son parcours vers l’esprit, Qui la reprend dans l’oral et l’écrit, Pour une éthique acquise. Sur ce, un Imam fort sympathique, Compris qu’en ramassant les déchets, Je courbe à mon créateur en effet, Chaque jour pour le remercier, Des centaines de fois ma mécanique, Pour une dévotion aussi étrange, Ecologie et piété, un mélange, Qui ne dérangerait certainement pas, La divinité de l’au de là. Une autre fois un couple de sages, Espagnols au milieu de l’âge, Émus et touchés pour de bon, Me prirent la main avec dévotion, Me remerciant de toute cette passion, De ramasser les déchés oubliés, Cette main active et stressée, Qui chérit les chaussures des Harraga naufragés, Qui ramassa les vêtements des pauvres noyés, Qui se leva au ciel en prières, Sur toutes les victimes de la mer. Ainsi, ils furent honorés, D’avoir toucher ma main, enfin, Et Boughmiga comme tout être humain, Fut comblé et réconforté, Tout en dénonçant haut et fort, Toutes les violences aux vivants de tout bord. Lihidheb Mohsen Zarzis, 17.09.18

Wednesday, September 19, 2018

Free ours... Liberté pour tous

Aujourd’hui, dans les avenues de Zarzis, une manifestation monstre avait été effectué par les marins de la région, en protestation à l’arrestation des marins « Bourassine e les autres » par les autorités Italiennes, dans des conditions suspectes et vraisemblablement politiques. Les pêcheurs de cette région avaient toujours porté secours aux Harraga naufragés négligeant leur travail maigre de pêche pour s’engager dans des actes de bravoure et d’humanité. Cette attitude justicière, n’allait toujours pas avec la législation maritime des pays limitrophes et se confrontait aux activistes d’extrême droite et la claustration du nord. Etant leur président de l’association des pêcheurs, Si Chamseddine Bourassine, était aussi le patron du bateau arraisonné par les gardes cotes Italiennes, trainant derrière lui une douzaine de jeunes en difficultés dans les hautes mers. C’est dans cette ambiance effervescente, que les marins de Zarzis, exigent la libération de leurs collègues, demandent l’intervention des ministres de l’intérieur et des affaires étrangères nationaux et haussent le ton vis-à-vis du comportement des Italiens à ce sujet. Il parait qu’il y aurait un jugement le vendredi et tout le monde espère la libération des ces valeureux pères de familles. Malgré le caractère supra national, de cette affaire d’avant-garde et de militantisme humanitaire, il y a eu l’intervention de plusieurs politiques et élus, haranguant la foule sommairement. Essayant de contourner sommairement le sujet, tant que ces actes répréhensibles par les voisins étaient bénévoles et sans perception d’argent, tant que le problème est collectif et ces actifs ne soutiennent pas forcément l’émigration illégale, on ne peut que s’investir totalement dans ce mouvement et crier haut et fort le droit des pauvres au bien être et à la dignité. Bien sur, les slogans étaient de toutes sortes et avec l’euphorie locale justifiée, on tapait sur les portes de l’occident pour meilleure justice. Il y avait aussi des appels aux autorités Libyennes, pour écouter les cris des pêcheurs et rendre compte des marins pris en otages dans ce pays. En attendant la précipitation des événements, au dessus des récupérations politiques…la volonté collective des marins et des autres, restera toujours pour la libération des « otages » et l’allégement des conditions des Harraga et leur liberté naturelle de mouvement. Lihidheb Mohsen 19.09.18 Action mémoire de la mer et de l’homme Zarzis.

Sunday, September 16, 2018

Guadeloupe et Mamadou.

Etrange, étrange, l’un du Mexique l’autre de l’Afrique, Ils ont vraisemblablement, les mêmes caractéristiques, Avec les mêmes nez, les mêmes yeux, les même pieds, Avec une couleur différente, l’un était cuit l’autre brulé. Etrange, étrange, les deux étaient longtemps colonisés, Les deux avaient été dépossédés, acculturés, Et sur le droit chemin de la consommation dirigées, Pour faire de bons citoyens, dociles et utilisés. Les deux de milieux pauvres et austères, Aux richesses depuis longtemps siphonnés, Vers un nord prédateur confirmé, Laissant aux autochtones leurs misères. Ainsi, Guadeloupe perdit tôt son père, Parmi les milliers traversant le désert, Pour chercher un possible emploi, Dans les paradis promis des U.S.A. Pour Mamadou, il porte encore dans ses mains, Sa vie, son âme et son destin, Au gré des vagues, des passeurs et des vents, Qui l’emmèneraient en occident. Les deux passèrent chez « la mémoire de la mer », Pour partager leurs inquiétudes et désarrois, Devant l’iniquité des gens et des lois, Et cette cynique guéguerre. Devant un enfant de victime et possible victime, Boughmiga dénonça hautement ce crime, Tout en essayent de trouver une solution, Sans états d’âmes ni passion. Etrange, étrange, comme ce phénomène est global, Comme il concerne des régions et nations au total, Et le mal est dans la structure même des partages, Entre bien éduqués, soit disant, et sauvages. Une nouvelle approche est désormais de vigueur, Redonnant aux pauvres du sud leurs valeurs, Et voir le monde dans ses paysages, Car notre commune galère est au naufrage. Lihidheb Mohsen 20.10.17 Mémoire de la mer et de l’homme Zarzis.

Sunday, September 9, 2018

Le brave, l'intello et les marins.

Le brave, l’intello et les marins. Le brave, l’intello et les marins. Lui, c’est bien lui, chams, un soleil en petit, Qui brille sur son espace et ses actions, Avec du cœur, de l’entrain et de la passion. De la mer, enterre à même la terre, Ceux qui malheureusement se noyèrent, Les Harraga, ses amis et confrères, Que le monde avait mal compris. Avec le croissant rouge régionale, Les « pompiers » et les machines communales, Rendirent un peu de dignité, A ces victimes de la traversée. D’un autre coté, l’intello un peu sauvage, Sillonnait toutes les plages, Dans une action de nettoyage, Et de récupération et recyclage. Mais quand il commença à trouver, Les objets des migrants noyés, Il en fit des assemblages d’art éphémère, Dénonciateurs et protestataires, Pour sensibiliser le monde entier, A cette violence génocidaire. Par les configurations, textes et poèmes, Et ses installations et films documentaires, Il fit plusieurs écoles, même, Pour prévenir de ce flux migratoire. Mais en pleines les hautes mers, Les pêcheurs de Zarzis naturellement, Assistent les naufragés sans condition, Et guident les secourus vers le port. Un acte de haute moralité, de bravoure, Que faisaient touts les marins, A chaque occasion et touts les jours, Au détriment de leur gagne pain. Une attitude d’éthique humaine, A l’image de celle des gens de la région, Où le travail et la sagesse ne font qu’un. Ainsi, ces pauvres victimes oubliées, Auront toujours des frères et sœurs disposés, A les prendre la main et respecter leur dignité, Et lutter pour une justice humaine, Pour touts les pauvres et oubliés. Lihidheb Mohsen Zarzis 06.06.17